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éditorial du nº 1542

février 2009.

La propagande gouvernementale, relayée par les médias à la botte et leurs serviles médiagogues patentés, endoctrine ses victimes en leur inculquant de fausses valeurs. Elle tente, entre autres crapuleries, de diviser ceux qui subissent les diktats économiques et politiques de ces assoiffés de pouvoir. C’est ainsi que le citoyen lambda, atomisé devant son écran ou son journal, est présenté comme un usager des services publics lésé de son droit d’usage par d’irresponsables syndicalistes qui ne défendent que leurs intérêts individuels.

Ces salops cherchent ainsi à refréner les élans de solidarité naturels qui naissent envers ceux qui se lèvent pour défendre et renforcer leurs droits et pour améliorer la qualité du service au public. Pour cela ils attisent les sentiments malsains de haine et de jalousie qui sommeillent au fond de chaque individu. Leur but est de faire apparaître la limitation du droit de grève comme un outil incontournable pour le bien-être du citoyen ; Il s’agit d’annihiler le pouvoir de nuisance que celle-ci porte en elle et qui la rend efficace.

Présenté comme le chef indispensable et omnipotent — pouvant se permettre de limoger, pour des raisons futiles, n’importe lequel de ses subordonnés, fut-il préfet — le président de la République, a récemment déclaré que quand il y avait une grève en France, on ne s’en apercevait plus. Bien sûr, cela était crier victoire un peu trop tôt. Les cheminots d’abord, puis les quelque deux millions de travailleurs descendus dans la rue jeudi dernier pour crier leur colère lui ont infliger un cinglant démenti. Mais la nouvelle donne du dialogue social qu’il a instauré lui permet de continuer sa politique d’écrasement des droits des travailleurs qu’il met en place avec la complicité de ses partenaires sociaux, chefs de partis et leaders responsables des grandes centrales syndicales. La « journée d’action » qui semble avoir définitivement remplacé la grève reconductible, permet de limiter l’impact de l’expression du ras-le-bol des travailleurs sur l’économie.

Les patrons, subventionnés par l’État, passent à travers la crise sans perdre d’autres plumes que les employés qu’ils licencient. Là encore, ils minimisent les coûts en réduisant l’indemnisation des chômeurs. Quel prix devrons nous payer pour préserver leurs profits ? Nul ne le sait encore aujourd’hui.

Devons-nous nous contenter de 3 ou 4 journées d’actions par an pour organiser la riposte ? Ne vaut-il pas mieux s’organiser à la base et aller vers la grève générale qui remettra à plat les rapports de forces ?