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éditorial du nº 1552

Le jeudi 16 avril 2009.

Un G20 de rapaces psychotiques et contre toute évidence partisans de croissance, ignorant la faim, les révoltes de la misère. Un néo-OTAN qui se partage le monde entre capitalistes bouffis et terroristes du tiers monde, optant pour le camp des premiers sans vergogne. De prétendues démocraties qui se retranchent des peuples avec des légionnaires armés tant ils en ont peur. C’était la sinistre ambiance du début de semaine. Mais allons ramasser les tites poules en chocolat de notre quotidien pascal : Titata, « Passer la nuit avec son patron, c’est très français », se gaussent les commentateurs étrangers observant les luttes en honneur cheu nous.

Et tout ce joli monde de condamner la prétendue violence des séquestrations de patrons. Comme si perdre son emploi n’était d’une violence insupportable.

En attendant, n’en déplaise à ces tartuffes offusqués, les séquestrations
débouchent sur des améliorations substantielles de licenciement. Vive donc la lutte, tous les moyens sont bons, pas de pitié pour les profiteurs et les patrons félons. La preuve, Arcelor-Mittal, prévoyant comme tous les chefs d’entreprise, prépare un train de 1000 chômedus en Lorraine. Et les commentateurs économiques — spécialistes autoproclamés — de psalmodier, en extase et les yeux blancs : « C’est le prix à payer pour la reprise. » La reprise, la reprise ! Tous à genoux, précaires et chômeurs !

Pendant ce temps, elle est pas belle la vie ? Agnès Bonfillon (!), aigrelette
lèche-train aux infos du matin sur Radio-Paris (France Inter, quoi), assure en avoir marre des pleurnicheries sur la crise et les licenciements. Sans rire, elle insinue que la vilaine crise est aussi l’occasion d’une recrudescence des activités de proximité et de l’industrie culturelle : d’un côté, elle a raison ; quand on pointe à Pole Emploi, ça laisse du temps pour bader dans les musées ou fraterniser sous les ponts avec ses voisins de boîtes en carton ! Croit-elle ainsi plaire à Hees ou même à Val, huiles pressenties de Radio-France ? Elle prépare son avenir, la mignonne. Espérons qu’elle a fait le bon choix, car il n’est de Vichy qui n’ait ses tondu(e)s.

À noter aussi la farce à rebondissements du projet Hadopi. Il s’agissait, pour mémoire, dans l’idée folette de nos élus moralistes, de sévir contre les contrevenants à la sainte propriété intellectuelle sur internet : Quelques « flibustiers » sociauxtraîtres, crânement planqués derrière les rideaux rouges de l’Assemblée nationale, s’envolent pour un audacieux vote de nuit. Ça n’a pas réussi à passer l’éponge sur les tintouins du maire socialo d’Hénin-Liétard mis en examen pour concussion et détournements de fonds : À sa sortie de taule un petit stage de remise à niveau chez Balkany (monsieur et madame) s’impose ! Ah, démocratie chérie quand tu nous tiens !