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éditorial du nº 1557

Le jeudi 21 mai 2009.

Après le faux rosé européen, les faux Noirs pointent leurs faux nez. Fleurissent sur la toile certains groupes, cercles et autres amicales insolemment baptisés « Louise-Michel », animés par les sicaires de la « dictature du prolétariat », cette prétendue avant-garde de la classe ouvrière qu’aurait honnie la Louise. Bruits de bottes marxiennes. Soixante-quatorze gaziers interpellés par l’omniprésente police du prince puis mis en garde à vue pour dégradations dans les locaux de leur employeur ; un directeur d’AFG versant d’authentiques larmes de crocodile sur son personnel « particulièrement choqué par tant de violence ». Comme si les licenciements, les délocalisations journalières ne relevaient pas d’une terrible violence, bien réelle celle-là. Criminaliser les syndicalistes et les grévistes, fasciser les attitudes et les esprits.
Bruits de bottes patronales.

Les chantres mous et italiens de la démocratie xénophobe mais élective, appellent à dénoncer les étrangers en situation irrégulière pour les fourrer en détention jusqu’à six mois durant… Bravo pour ce titata, Berlusconi, et ton homologue français, monarque électif comme toi, n’a rien à t’envier, qui pratique la même chasse à l’homme bronzé, traque les mariages de complaisance en reniflant dans les literies et exulte au vu de son score truqué des reconductions aux frontières.
Bruits de bottes vichystes.

Bruits de bottes encore, le silence veule et complice des médias, des
politicaillons, des philosophes, des édiles, des érudits, des experts, des juristes etc. qui entoure l’incarcération honteuse de Julien Coupat. Depuis plusieurs mois. Sans aucune charge démontrée. Contre l’avis de l’instruction. Embastillé comme sous l’ancien régime dans les geôles royales d’un prince électif et pathologique, sans autre raison que de complaire à la frange croupissante d’un électorat sous Prozac, qu’aucun bruit de bottes ne réveillera jamais.

En 1940 comme maintenant. Il est des bottes de toutes couleurs, roses, brunes, rouges, vertes bientôt, mais elles font toutes le même bruit effrayant quand, à Guernica, Budapest, Tian’anmen ou Drancy, elles martèlent les pavés puis les crânes. À nous de rester vigilants et de nous préparer à courir vite ou à les affronter.