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éditorial du nº 1576

Le jeudi 10 décembre 2009.

Les nouvelles qui fâchent n’ont pas manqué d’abonder cette semaine. On passera sur cette nouvelle forme de démocratie « tendance » qui consiste à légaliser — comme au Honduras — un coup d’État par des élections-bidon. Sur la révolte contre la vie chère qui éclate à Mayotte, la fronde antillaise et le mutisme têtu des médias à ce propos. Sur les 30 000 troufions supplémentaires qu’Obama envoie se faire exploser la tronche en Afghanistan, remettant comme prévu le retrait des GI aux calendes grecques.

Sur la démission du professeur Bensman (pas précisément adepte de l’ultra-gauche) de ses fonctions administratives à l’hôpital Trousseau pour dénoncer une politique hospitalière criminellement néolibérale : rentabilité suicidaire, économie de bouts de salaires, mépris des malades. Sur la vente franco-française de la partie exploitation d’Areva à Alstom-Schneider, craignos pour ses 30 000 salariés. Sur la cocasse tempête médiatique à propos du téléthon. À quand un écolothon, un hôpitalothon, voire un troudelaséculothon, histoire que les impôts ne servent plus qu’à engraisser les corps spéciaux anti-tout de nouvelles polices (dans la rue cette semaine avec FO cependant) ou les salaires ahurissants de la coterie au pouvoir.

On va pas pleurer non plus sur les 60 milliards de déficit de Dubaï. L’ami Jean-Manuel Traimond qui connaît bien le sujet nous éclaire sur la façade titatesque de ce paradis du pognon, des maquereaux, des marchands de sommeil, des négriers esclavagistes — en toute bigoterie, cela va de soi. On réservera toutefois une mention spéciale à la nouvelle affaire des minarets. Les bouffeurs de curé que nous sommes pourraient se réjouir de ce sursaut de laïcité helvète en regrettant toutefois que l’oukase ne s’étende aux clochers et autres synagogues. Las, ce n’est qu’un sursaut populiste et l’hypocrite Franchouillie s’en empare illico. Tout en la condamnant du bout des lèvres, elle l’utilise pour alimenter son creux débat sur l’identité nationale, grossir le rejet anti-arabe et, jouant de tous les amalgames, se faire la championne de la doucereuse chrétienté. Que saint Barthélemy les patafiole tous.

On conclura sur le rôle effarant — pourtant y’aurait pas lieu de pavoiser — donné par nos bienfaiteurs aux banques en général et à la BNP en particulier. Cette dernière, promue conseillère officielle de la ministre, prétend l’aider à « réguler » les marchés financiers capitalistes. Nous, on persiste à dire qu’il n’y a de bon capitalisme que mort, remplacé — pour le plus grand bien de tous — par l’abolition du salariat et de la propriété, pour une fédération de communes et une gestion directe de nos vies.