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éditorial du nº 1575

Le jeudi 3 décembre 2009.

Absurde ! Après avoir crapahuté sur le plateau des Glières en hommage à l’identité française, le président de la République veut enfermer Camus au Panthéon. Pour l’étranger Camus, lui, l’homme révolté, verrait sans doute dans cette chute, un malentendu. De nombreux rédacteurs se sont rués sur leur clavier pour nous fournir leur article. Nous avons dû faire un choix, vous pourrez lire deux articles dans les colonnes de ce numéro du Monde libertaire.

Néanmoins, sur ce même sujet, deux articles d’un certain N. S. ont retenu toute notre attention. Intitulés « Mon Panthéon est décousu » ou encore « Panthéon et les visiteuses », ces deux articles sont de véritables pamphlets sur la récupération des « grands hommes ». Mais, nous ne pouvions tout faire paraître pour laisser la place à bien d’autres sujets. La semaine passée, les salariés de La Poste et de l’Éducation nationale se sont mobilisés, la semaine prochaine ça sera autour des cheminots. Chacun son tour, y’en aura pour tout le monde. La transformation sociale, oui, mais par secteur et à coup de réforme ! Pendant ce temps, suppressions d’emplois et chômage continuent de grimper.

À l’inverse, l’État, fort mobilisé contre la crise pour ses protagonistes a augmenté l’effectif des cabinets ministériels de 11 % et les rémunérations de 56 %. Pour ses con(de)citoyens, alors que l’État a
dépensé des millions dans des vaccins que personne ne veut, le budget de la sécu qui vient d’être voté, prévoit la baisse du remboursement d’une centaine de médicaments prescrit par des médecins ainsi qu’une hausse du forfait hospitalier. La crise, c’est aussi les relations des puissants à travers le monde. Alors que DSK nous annonce qu’il « faut revoir notre modèle de croissance » en se pressant d’ajouter que « ce qui n’est pas consommé ralentit d’autant la reprise ».

Obama joue des coudes à Pékin. La CGT annonçait que « la Crise c’est eux, la solution c’est nous… ensemble ! » Reste que si les travailleurs ont déjà du mal à agir ensemble sur un même territoire, une prise de conscience internationaliste n’est pas encore à l’ordre du jour. Reste que, si le Mur de Berlin est tombé, de nombreux autres à travers le monde, visibles ou invisibles, divisent les hommes au service de l’économie et du pouvoir.