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éditorial du nº 1573

Le jeudi 19 novembre 2009.

Le gouvernement a les grelots. Paraît même qu’il est à deux doigts de faire dans sa culotte. Ben oui ! Cinq syndicats de La Poste (CGT, CFDT, FO, Sud et CFTC) appellent à la grève le mardi 24 novembre contre le projet de loi visant à transformer le statut de cet établissement public national en société anonyme. Maniant avec superbe l’arme atomique… des menaces verbales, ces fiers à bras (cassés) font observer que « si le gouvernement persistait dans son objectif de faire voter cette loi, les OS ont prévu de créer les conditions d’une manifestation nationale dans la semaine du 13 décembre. » Morale de l’histoire ? Quand les travailleurs s’en remettent aux jaunes pour défendre leurs intérêts, des millions de citoyens dindons se retrouvent marrons, à moins qu’ils ne se prennent une châtaigne en pleine face, comme les accidentés du travail.

Michel Audiard disait : « les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît. » Remplaçons cons par salopards et la formule s’applique parfaitement aux 57 députés qui ont voté pour la fiscalisation des indemnités journalières versées par la Sécurité sociale pour les accidents du travail. Vingt cinq zébus du peuple ont voté contre. Quant au plus gros du troupeau, sans doute était-il scotché à la mangeoire, surmontant bravement les risques d’accidents provoqués par des panses trop pleines.

Élargissons le champ de la diététique au président de PSA, Philippe Varin. Son théorème est simple. Pour engraisser les actionnaires, rien de tel que la répétition de cures minceur dans les effectifs. Ce bon docteur propose de passer à la presse 10 % des salariés du groupe (c’est-à-dire six mille emplois) d’ici à 2012. Au printemps, PSA et Renault ont obtenu de l’État 6,5 milliards d’euros d’aide pour financer les innovations. Varin respecte ses promesses. Eh oui, vu qu’il ne peut supprimer les emplois déjà détruits par le passé, décider d’en programmer des nouveaux est bien de l’innovation ! L’emploi recule en France ? Allez, ça s’arrangera bientôt.

Le parc actuel des caméras de vidéosurveillance est de 20 000 unités. Fillon prévoit de le faire passer à 60 000 en 2011, vu que le 15 septembre, N.S. a déclaré que le Gouvernement trouverait les moyens de développer la vidéosurveillance « par-dessus la tête des maires réticents si nécessaire ». Conséquence de quoi, les effectifs des flics, matons et vigiles chargés de reluquer tous nos faits et gestes croîtront à proportion. Au fur et à mesure de son glissement vers l’autoritarisme, le Gouvernement augmente les rangs de ses gardes-chiourme, telle est sa manière préférée de lutter contre le chômage.