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éditorial du nº 1565

Le jeudi 24 septembre 2009.

« La classe ouvrière en lutte balaye les réformistes. » La formule est un peu emphatique, voire outrée… Ce jeudi 17 septembre, la semaine dernière donc, à Paris devant la Bourse, tout avait commencé comme dans beaucoup de rassemblements. Quelques emblèmes de partis politiques de gauche, des libertaires, mais quid des sections syndicales ?

Ce serait-il comme en Gironde à Blanquefort où la mobilisation n’avait pas fait son plein ? Au-delà des espérances le chiffre de 3 000 a pu être avancé (1 700 selon la police). Continental, Goodyear Amiens, Renault, PSA, General Motors, Ford Blanquefort, Michelin, Delphi Wagon, bref tout le monde salarié de l’automobile. Sans oublier ça et là des drapeaux noir et rouge. Mais le lendemain, dans le quotidien qui n’a plus ni faucille ni marteau, c’était devenu une démonstration de force de la CGT avec… rendez-vous le 7 octobre pour une énième promenade !

Alors, à qui la victoire ? Pendant ce temps-là les médias tendent à dire que l’image du chef de l’État se ternit. Lundi dernier aura commencé le procès de « l’affaire Clearstream ». Vraie manipulation avec en toile de fond l’appétit féroce du pouvoir ! Pas mieux de l’autre côté de l’échiquier politique. Qui a le plus triché, Martine A. ou Ségolène R. ? Rue Solférino, au siège du Parti socialiste, on doit trembler en entendant les appels incantatoires au « dépassement du PS ». Faut-il réviser le bail, changer la devanture ? À la place du Colonel-Fabien, Marie-George B. a beau déclarer que « Le Front de gauche a une vocation majoritaire », cela ne convainc personne et ne vous rassurera guère sur l’état des lieux dans la rentrée syndicale comme Le Monde libertaire s’en déjà fait tristement l’écho. Mardi dernier les travailleuses et travailleurs de La Poste auront fait grève contre le changement de statut de leur entreprise, encore Service public. On leur souhaite plus de chance qu’à France Télécom où, selon un représentant des instances directoriales, il faudrait que « cesse cette mode des suicides ». On devrait rappeler à ce sinistre individu, le suicide (au début des années 1970) d’un employé de la BNP. Cela se passait boulevard des Italiens à Paris, près de la place de l’Opéra ; et rappeler aussi qu’avant de se supprimer, l’employé avait occis un des directeurs de la banque en question.

De l’autre côté de la Manche, les syndicats britanniques se fâchent, des grèves sont prévues pour s’opposer à la politique d’austérité du gouvernement. Les médias nous assuraient pourtant que depuis l’ouragan de Margaret alias « dame de fer », tout était plié. Comme quoi tout peut recommencer !