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éditorial du nº 1564

Le jeudi 17 septembre 2009.

Les médias vont où va le vent, où il souffle. Les dérapages « annoncés » du ministre de l’Intérieur ont donné le la. On pourrait appeler ça du racisme ordinaire. « Si vous ajoutez à ça le bruit et l’odeur… », « Tu me mets quelques Blancs, des Whites, des Blancos », autant de phrases de tous bords politiques qui se rappellent à notre mémoire ! Comme il est dit justement dans de nombreux magazines, l’ami du locataire de l’Élysée renchérit de ses blagues douteuses jusque dans le gouvernement. Mais là n’est pas l’essentiel. La question que l’on se pose est : à qui profite ce nuage de fumée providentiel ?

Rajoutons aussi les tricheries au Parti socialiste et les pouvoirs publics qui ne jouent pas les mêmes paroles sur la musique de la taxe carbone… à l’État bien sûr ! Ou plutôt au gouvernement français qui est le principal actionnaire du groupe France Telecom. Quand une telle entreprise en arrive à un tel chiffre de suicides annuel, on peut s’interroger sur le long silence des médias… qui ne se sont vraiment alarmés qu’au 23e suicide ? Comme le déclarait un militant CGT au rassemblement de la semaine dernière devant le CNHSCT (Comité national d’hygiène et sécurité du travail) : « La responsable, c’est la logique financière. Quand France Telecom décide de tout verser aux actionnaires, cela indique d’augmenter le rentabilité. » Cette dernière « chose » aura provoqué le suicide, vendredi dernier d’une salariée qui s’est jetée de la fenêtre de son bureau au 4e étage d’un immeuble parisien. Et on entend après que France Telecom présenterait un « plan antisuicides » ? Il est vrai que d’autres veulent moraliser le capitalisme ! Mais comme le rappelle Ivan Du Roy, auteur de Orange stressée, le management par le stress à France Telecom : « France Telecom est passée en moins de dix ans du statut de service public à celui d’entreprise privée dans un secteur soumis à une compétition sans merci et où, comme souvent, les logiques financières priment sur l’activité réelle »

À part ça ? La CFTC reviendrait dans le giron de l’intersyndicale et serait présente à la journée d’action du 7 octobre… On essayera de lire dans le marc de café pour savoir si ça va dans le bon sens ! La CFDT serait pour un Grenelle des retraites. On craint le pire ; en 1968, malgré tout, malgré les désillusions, il y avait du grain à moudre. Aujourd’hui la tendance est à la peau de chagrin, pour rester poli.

Cerise sur le gâteau ou histoire de rire un peu, Xavier Darcos a déclaré la semaine dernière que « le climat social est finalement assez apaisé » !!! Il est vrai qu’il a aussi « invité le PDG de France Telecom à traduire dans son entreprise l’accord interprofessionnel sur le stress au travail ». Il faut, dans les faits, lui rappeler que le temps de rêver est bien court !