Accueil > Archives > 2009 (nº 1539 à 1577) > 1563 (10-16 sept. 2009) > [éditorial du nº 1563]

éditorial du nº 1563

Le jeudi 10 septembre 2009.

Après ces congés passés au soleil ou au pieu dans son HLM, force est de constater que cet été ça a été chaud mais pas brillant. En vrac : le rapport (de commande) Léger suggère comme prévu la suppression des juges d’instructions aux interventions déjà rarissimes, pour une « justice » entièrement à la botte de l’exécutif. Montesquieu, retourné dans sa tombe, en mange son chapeau.

Grand ramdam dans Landerneau autour d’une probable grippe cochonne : entre capitalisme du désastre et prudence électorale, c’est encore un milliard de plus en moins consacré à l’achat de 92 millions de vaccins encore pas autorisés par l’AMM à ce jour. Tout bon pour les labos. Un titata de 3 000 coupables d’abus bancaires à l’étranger qui ne seront sans doute jamais inquiétés, un Kerviel renvoyé en Correctionnelle puis repêché in extremis par une bien docile Cour de cassation. Un déficit budgétaire de 80 % du PIB — record battu — grâce entre autres au bouclier fiscal et au cadeau de 6 milliards de taxe professionnelle fait aux pleurnichards du Medef. Une hypocrite et hypothétique taxe carbone, répercutable comme de juste sur les consommateurs, une politique de croissance inepte, une prime à la casse qui pousse à acheter des bagnoles neuves et en rajoute à la pollution des gros industriels. Une rentrée scolaire avec 13 500 postes en moins à l’EN et la suppression des RASED : les pauvres n’ont qu’à apprendre à lire sur les prospectus Carrefour. En loucedé pendant les chaleurs, le travail du dimanche a été réintroduit en zones touristiques. Ce genre de mesure il y a vingt ans … c’était la grève générale.

Pourtant Thibault, partenaire social mais compréhensif, caché derrière ses cravates de VRP, laisse tomber les bases qui comme les « Conti » ont le courage de le trouver moudu-genou.

Y’a qu’à l’étranger que ça bougeotte : après les solides contestations aux élections iraniennes, ça renaude maintenant au Gabon : Ali Bongo, fils de son père, élevé dans les saints principes de la Françafrique, voudrait bien le pouvoir ; malgré son fric, ses armes, ses appuis et son toupet, ça rouspète et ça incendie le consulat franchouillot de Port-Gentil. Pourquoi se gêner, Bush en son temps avait bien été élu avec moins 500 000 voix ! À quand cheu nous, en Europe, un tel sursaut populaire de dignité, une telle volonté de mettre à bas les classes héréditairement dominantes et ces monarchies électives qui nous mettent en coupe réglée ? À quand une démocratie et une gestion directes, une fédéralisme des communes, une
prise en main révolutionnaire de nos problèmes ?