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Soutien aux inculpés du contre-sommet de décembre 2000

Le jeudi 8 février 2001.

Le 6, 7 et 8 décembre 2000 les gouvernements européens se sont réunis à Nice pour adopter, en particulier, la Charte des « droits fondamentaux ». Cette charte en remettant en cause les droits sociaux et économiques des travailleurs s’inscrit dans la logique libérale d’une construction capitaliste et répressive de l’Europe. En réponse à cette marchandisation du monde, des manifestations étaient organisées.

À la violence des propos soutenus à l’intérieur du sommet s’ajoutait une forte répression policière envers les manifestants dans les rues de Nice. De plus, les médias, en n’attribuant l’ensemble des violences qu’aux « casseurs », n’ont jamais remis en cause le bien fondé des violences de la police, bras armé de l’Etat et protecteur du patronat.

Au bilan, une vingtaine de manifestants dont une grande partie de militants furent inculpés pour des motifs plus abracadabrants les uns que les autres (infraction au code de la route…). À Montpellier, deux manifestants, dont un sympathisant anarchiste, étaient assignés à comparaître. De fait, un collectif de soutien aux victimes des répressions policières et judiciaires de Nice s’est créé, afin que les violences exercées pat l’Etat français ne restent pas sans suite. Ce collectif était composé de la Fédération anarchiste, du SCALP 34, de la CNT 34, de la JCR, de l’UNEF, et de Chiche, par ailleurs de nombreux individus étaient présents. Cette mobilisation, au-delà de la collecte de fonds nécessaires à son fonctionnement, permit entre outre de récolter environ 1600 signatures de pétitions sur l’ensemble de la ville et d’organiser un débat le 23 janvier avec l’intervention de
Maurice Rajsfus de l’observatoire des libertés publiques.

C’est le 29 janvier que s’est déroulé le procès des deux manifestants montpelliérains. L’un, qui n’a d’ailleurs pas tenu à se manifester au sein du collectif, était inculpé pour rébellion lors de son arrestation et a pris pour 3 000 FF d’amende. L’autre, soutenu activement par les membres du collectif, était lourdement accusé, notamment pour violence avec arme et pour violence sur un agent de police ayant entraîné un arrêt de travail inférieur à huit jours. Aussi, devant des accusations se révélant bidons et grâce aux pétitions ajoutées au dossier, il fut relaxé. Il est bon de préciser que les deux inculpés furent embarqués par les flics alors qu’ils circulaient simplement dans les rues de Nice lors des manifestations.

Au final, nous pouvons voir que le soutien apporté par le collectif ne fut pas vain, toutefois l’ensemble des procès n’est pas fini et nous restons solidaires des autres compagnons inculpés.

Stéphanie. — groupe Un autre Futur (Montpellier)