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éditorial du nº 1582

Le jeudi 11 février 2010.

Y a-t-il quelqu’un qui ait vraiment compris la une d’un quotidien national du soir, la semaine dernière : « Les Marchés financiers attaquent l’euro et menacent la reprise » ? Bon, où sont les bons et où sont les méchants ? On comprendra qu’il y a de la surenchère et donc de la rivalité entre l’Oncle Sam et l’Empire du Milieu. De toute façon, les deux, comme les autres, sont sous le joug de la loi du marché et ce n’est pas le « nouveau candidat vers la présidentielle » Strauss-Kahn qui nous contredira !

De son côté, François Hollande préserve et engrange ses chances pour accéder à la charge suprême en brocardant le NPA sur la question du voile. Drôle d’époque où les tenants de la social-démocratie se refont une santé sur le dos des enfants du vieux Léon ! Et Howard Zinn, ayant passé l’arme à gauche, ne pourra pas trancher la question. Les médias et les gazettes diverses prédisant la gauche en position favorable pour les régionales, marchepieds divers et courroies de transmission se mettent furieusement en branle.

Le dernier exemple en date est, à notre connaissance, dans le sud de la France. D’aucuns, précisant leur position, affirment qu’il faut « une gauche pour résister au gouvernement ». Nous, on croyait naïvement que les productrices, les producteurs, bref le monde du travail, devraient d’abord compter sur leurs propres forces, entre autres sur les organisations syndicales. Le cas de Guy Pavan, « emblématique militant syndical » chez Molex à Villemur-sur-Tarn, est caractéristique. Trente-cinq ans d’usine l’auraient conduit à considérer que le syndicalisme a ses limites et que la liste du Front de gauche de la région Midi-Pyrénées mène au nirvana ? Alors no future pour un mouvement social libéré de toutes chaînes politiciennes ?

On se remontera le moral en lisant la lettre ouverte de la CGT Goodyear aux dirigeants de la centrale de la porte de Montreuil à Paris. Un rayon est donc venu de nos camarades du Nord qui posent la question essentielle : si les structures syndicales ne soutiennent pas toutes les luttes, à quoi servent-elles ? Les syndicalistes inculpés de Continental ont « écopé » de simples amendes, la « fierté de la classe ouvrière » a été relaxée. On n’oubliera quand même pas qu’elles et ils n’ont eu que leurs propres forces pour se battre…

Mais on passerait presque à la trappe « l’impressionnante force de frappe des collectionneurs chinois ». Foutre dieu, qu’un acheteur de Shanghaï ait déboursé 24,7 millions de dollars pour une œuvre de Wu Bin, passe encore. Mais presque 4 millions de dollars pour L’Événement de Max Chagall, ça donnerait le tournis, voire la fièvre de Bercy. Et les frasques, relevant de la société du spectacle, de l’issue du procès Clearstream ? Du balai, rideau ! Des luttes, des coordinations pour annoncer vraiment des espérances vers un monde nouveau.