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éditorial du nº 1307

Le jeudi 13 février 2003.

L’administration américaine tient absolument à attaquer l’Irak et à entrainer à sa suite les pays de l’ONU. L’agence de propagande qu’ils ont embauchée pour vendre cette guerre aux opinions publiques nous présente cette guerre comme faisant partie d’une vaste offensive des forces de progrès démocratiques contre le terrorisme barbare du dictateur de Bagdad. L’Irak et son président mis en place par la CIA nous sont présentés comme la forme suprême du terrorisme ; prêts à nous arroser, sans raisons autres que de nous nuire, de bombes chimiques, bactériologiques, voire atomiques.

Ne soyons pas dupes une nouvelle fois de ces manipulateurs d’opinion qui cherchent à nous éblouir afin de nous masquer les véritables motivations de cette mobilisation générale contre une population qui depuis plus de douze longues années subit les assauts terroristes des gouvernements anglais et américains soutenus par les États onusiens.

La guerre, qui depuis toujours sert à détourner l’attention des peuples de leurs luttes contre ceux qui les gouvernent, est un prétexte à la militarisation de la société. Elle légitimise l’existence des États comme force de protection contre les forces du « mal ».

Tant qu’il y aura des États pour nous dominer, ceux-ci auront besoin de militaires pour s’imposer. Les guerres sont bien la reflet de la société patriarcale, cet archaïsme où les combats de mâles dominants pour la suprématie sert de modèle à l’organisation de la société. Elles servent les intérêts des capitalistes qui s’enrichissent sur le dos des victimes de ces atrocités que l’on aimerait croire d’un autre âge.

Aujourd’hui, partout dans le monde, des voix s’élèvent pour refuser ces barbaries qui font s’entretuer des individus qui ne se connaissent pas pour régler les conflits des dominants politiques et économiques qui se connaissent très bien et s’assoient à la même table pour se partager la gâteau.

Que ce soit en Palestine pour la colonisation de territoires, en Tchétchénie pour la domination d’un territoire, en Côte d’Ivoire ou ailleurs pour la préservation de l’influence économique et politique des anciens colons, les guerres tuent, mutilent, détruisent chaque année des centaines de milliers d’individus.

Nous ne pouvons laisser continuer la massacre sans réagir. C’est à chacun d’exprimer son refus de toute guerre et de toute armée.