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éditorial du nº 1592

Le jeudi 22 avril 2010.

Pas commode cette semaine encore d’y voir clair dans « les nouvelles ». La« rumeur » : un Paoli très en forme — sur Radio-Paris, ce dimanche 11 avril — n’en peut plus de la vilipender ; elle souille le couple présidentiel, elle est tout juste bonne à « étouffer les vrais problèmes ». Le jésuite ! Il semble oublier la part scandaleusement belle faite sur sa chaîne au sport professionnel, à la pédophilie laïque (celle des curés, on glisse) ou aux courageux héros de notre glorieuse police nationale en but aux abominables caillassages des abominables jeunes de nos abominables « quartiers ». Les inondations de Vendée-Charente : après la « titatesque » annonce de détruire 1 501 maisons, on a eu droit à la levée de boucliers des propriétaires concernés puis à la reculade en ordre de Borloo n’évoquant plus que des décisions au cas par cas. Silence étonnant quant à la réfection des digues — ce qui serait le moindre — et sur l’alarmante situation financière du « fonds Barnier » censé indemniser les sinistrés de Xynthia.

Pas un mot non plus du plan d’occupation des sols, ce fameux POS concocté par les élus et les régions, au gré des pots de vin et des largesses des promoteurs immobiliers et des entrepreneurs de BTP. Aucune velléité de faire raquer ces indélicats édiles, seuls responsables, qui s’en sont mis plein les fouilles en signant des permis de construire en zone dangereuse.

Grève SNCF dite du 6 avril : médiatiquement terminée avant d’être commencée. Sempiternels sondages auprès des « usagers martyrs » pris en otage. Dès le 7, on nous serinait qu’elle s’enlisait, que les trains roulaient. Elle était foutue. À l’heure où nous bouclons, elle est toujours debout, malgré les manoeuvres de Pépy et de ses jaunes. Liquidation des retraites : le grand cinoche a commencé. Bras de fer pour rire des « partenaires sociaux ». Matraquage alarmiste : des centaines de milliards de déficit. Silence sur les causes réelles, à savoir les exonérations éhontées de charges patronales, les retards de paiement passés aux oubliettes de ce même patronat, des services publics et de la Grande Muette, depuis un demi-siècle.

Grenouillage du Medef qui en pince pour un rallongement honteux de la durée des cotisations. Certitude qu’au final tout est déjà joué et qu’après un peu de bourrage de crâne « pédagogique », le Parlement croupion la votera comme un seul homme. Décidément, être anarchiste, c’est ramer à contre-courant, détricoter la cotte de mailles de la désinformation, s’efforcer de ne plus être consommateur mais acteur de cette vie que nous choisissons bien peu, refuser de déléguer, se défier des « spécialistes » autoproclamés de tout poil, traquer l’occulte, imposer la transparence aux décideurs, écarter toute forme d’aristocratie ou d’élitisme et garder — en toute société fût-elle libertaire — la haute main sur nos propres affaires.