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éditorial du nº 1593

Le jeudi 29 avril 2010.

« Une grève trop longue pour tout le monde. » Quel est l’hurluberlu qui a proféré ces propos quasiment lénifiants ? Paraîtrait que c’est quelqu’un de haut placé au siège de la Confédération générale du travail, voire même le lider maximo de ladite organisation. On se pince pour être sûr d’avoir bien entendu ! Le lascar doit recommencer à trop arpenter les couloirs de l’Élysée… Les cheminots (c’était, bien sûr, leur grève qui était ainsi épinglée), toutes appartenances syndicales confondues, ont dû apprécier.

On se demande ce que la direction confédérale a pensé de la dernière grève des ouvriers du Livre. Ont-ils eu une réaction patronale, comme celle du quotidien hexagonal du soir, anciennement confectionné près de la place de l’Opéra à Paris ? Lesquels déploraient « ces actions qui ne peuvent qu’affaiblir encore le secteur de la presse écrite et mettre en péril son avenir ». Position patronale, position syndicale, Fernand Pelloutier et Émile Pouget, pour ne citer qu’eux, n’y retrouveraient pas leurs petits !

Quand au 1er Mai qui se profile, à quelle sauce va-t-on nous le faire manger ? Façon marche-pied pour les divers appétits politiques qui se profilent pour 2012 et les diverses comètes qui se promènent autour, ou front uni autour des luttes qui passent encore le printemps ? On avait un peu (beaucoup ?) espéré un sursaut syndical unitaire sur la question des retraites mais la politicaille parlementaire a pris les choses en main. Comme l’annonçait la semaine dernière le « quotidien sans faucille ni marteau », le PS « cherche à se mettre d’accord sur un contre-projet » (avec qui… ça reste un peu obscur) et le PCF (ou plutôt ce qu’il en reste) « lance une grande campagne publique ».

La prochaine grande mobilisation étant désignée : la manifestation du 1er Mai. Diable, on s’attend encore à une célébration syndicale éclatée et nos « chères » élites politiques dirigeantes autoproclamées se bousculant dans les défilés pour être sur la photo ! Donc, camarades syndicalistes de toutes sensibilités, on se consolera avec les déboires de la multinationale Sodexo mise en accusation des deux côtés de l’Atlantique. Mais le moins qu’on puisse dire, c’est que ça ne fait pas la rue Michel… Débattre sur nos lieux de militantisme, créer de nouveaux liens, de nouvelles solidarités, ça peut permettre d’avancer, de vivre.