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Procès d’un militant en Belgique

Pour l’acquittement de Pascal Marchand !

Le jeudi 19 avril 2001.

Pascal Marchand, militant actif du Collectif Contre les Expulsions et adhérent du Centre Libertaire de Bruxelles, est condamné fin janvier 2001, par défaut, à un an de prison ferme… plus d’une année après les faits qui lui sont reprochés.

En octobre 1999, Pascal manifestait à l’appel du Collectif Contre les Expulsions devant le Centre fermé 127 bis de Steenokkerzeel, dans la banlieue bruxelloise, pour protester contre l’expulsion collective, quelques jours auparavant, de tziganes slovaques.

Les préventions retenues contre lui sont très lourdes : coups et blessures, tentative de vol et dégradation de matériel. Pourtant, l’analyse des éléments concrets de son dossier permet d’infirmer la version officielle des faits. En fin de compte, Pascal Marchand
1) aurait comme d’autres manifestant-e-s secoué la clôture de la première enceinte du centre fermé
2) aurait fermement demandé à un policier en civil qui fichait des manifestant-e-s en les photographiant d’arrêter et tenté de se saisir de son appareil, lui occasionnant… une « petite égratignure au doigt » (dixit le dossier). Notons que Pascal n’est pas interpellé lors de cet incident !

Condamné par défaut et ignorant tout du procès qui lui est intenté (Pascal n’a pas répondu à la convocation de la police locale qui devait lui remettre sa citation à comparaître), Pascal Marchand est cueilli chez lui, le mardi 30 janvier. Arrivé au commissariat de la commune de Schaerbeek, il est tabassé une première fois. Transféré à la prison de Forest, il est immédiatement jeté au mitard et re-tabassé (deux certificats médicaux en attestent, ainsi que les témoignages d’une délégation de parlementaires écolos qui a pu lui rendre visite en prison), ce qui ne l’empêchera pas de poursuivre une grève de la faim entamée dès le premier jour de son incarcération, qui dura en tout dix jours.

Pascal Marchand comparaît devant la 50e chambre correctionnelle à Bruxelles, le vendredi 9 février. Ses avocats font opposition au jugement par défaut et obtiennent sa libération. Le procès est remis au 4 mai où l’affaire sera rejugée.

Le mouvement de solidarité a joué un rôle fondamental dans la libération de Pascal. Dès la nouvelle de son arrestation connue, la mobilisation en solidarité avec Pascal Marchand s’était organisée. Une campagne d’envois massifs de mails et de fax de protestation au ministère de la Justice et à la prison de Saint-Gilles (qui a du changer de numéro de téléphone) est organisée avec succès via Internet. À l’appel du Collectif Contre les Expulsions, plusieurs centaines de personnes étaient présentes le 9 février à 8 h 30 devant le Palais de Justice de Bruxelles.

En conséquence, maintenons la pression contre l’État policier en nous rendant nombreux au procès du 4 mai à Bruxelles. Il ne fait aucun doute que ce procès est politique, il vise à criminaliser les actions de résistance et à décourager toute forme de solidarité avec les sans-papiers.

De plus, un second procès concernant 19 sympathisants du collectif pour 22 chefs d’inculpation (!) aura lieu le 1er juin. Nous rappelons, dans un contexte de criminalisation croissante des mouvements sociaux en Belgique, la contestation politique est un droit fondamental.

Le journal Alternative Libertaire, le Centre Libertaire de Bruxelles et la CAT appellent à un Rassemblement le 4 mai à 8 h 30 devant le Palais d’Injustice de Bruxelles en soutien à Pascal Marchand et contre la criminalisation du mouvement social.

Xavier. — Groupe Alliance Libertaire (Bruxelles)