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Mobilisation

Alerte au plutonium

Le jeudi 20 février 2003.

« Le plutonium est la matière la plus dangereuse que l’homme ait jamais élaborée. Il est extrait à La Hague à partir des combustibles nucléaires usés. Au delà de son utilisation militaire, l’industrie nucléaire utilise également le plutonium dans un combustible appelé Mox, dans lequel on l’ajoute à l’uranium. Une usine de préparation du Mox fonctionne à Marcoule (Gard), elle s’appelle Melox. Il est question d’en accroître la production pour compenser la fermeture d’un atelier correspondant à Cadarache (Bouches-du-Rhône), devenant beaucoup trop dangereux.

Pour cela une enquête publique entamée le 8 janvier et qui se terminera le 8 mars a été déclenchée dans notre région. À juste titre la population peut s’inquiéter de la présence, de la manipulation et du transport accru de substances aussi dangereuses. De plus, les récentes inondations dans la région, les secousses sismiques en Italie et les potentiels dangers terroristes sont d’autres éléments inquiétants liés à la sécurité relative des installations nucléaires [1]. »

L’enquête, ils s’en foutent !
Les enquêtes d’utilité publique ne permettent pas aux populations touchées par des projets d’activités liées au nucléaire (pour ne parler que de cela) d’empêcher les nucléocrates de s’imposer, à Marcoule comme ailleurs. Pour illustrer ce point de vue, notons que les commissaires enquêteurs sont désignés par le tribunal administratif, et doivent recueillir les avis du public et se prononcer sur l’opportunité du projet.

Or, des militants de Greenpeace, interviewés par la presse locale, eurent la surprise de voir les commissaires enquêteurs être interrogés à leur tour et argumenter contre les militants écologistes. Cette enquête n’est menée que sur onze communes (cinq dans le Gard dont Bagnols-sur-Cèze et six dans le Vaucluse dont Orange), ce qui minimise l’impact de l’enquête : pourtant, en cas d’accident, ce ne sont pas seulement onze communes qui seraient touchées par la pollution radioactive ! Enfin, le représentant de la Cogema, au cours d’une émission sur Radio bleue le 13 janvier, évoquait l’augmentation de la production de Mox à Marcoule comme un « non débat ». Enfin, l’administration n’est pas obligée de prendre en compte l’avis du commissaire enquêteur. Ajoutons à cela que Areva, le géant français de l’industrie nucléaire et maître d’œuvre de cette production dangereuse est contrôlé par l’État, et vous aurez une idée de l’intérêt que nous pouvons porter à ce simulacre de consultation administrative…

La mobilisation contre l’enquête
Ne pas s’épuiser dans ce type de travail procédurier pour ne pas cautionner une enquête d’utilité publique ne veut pas dire rester muets. Le Collectif gardois pour des alternatives au nucléaire dont les libertaires sont activement parties prenantes a décidé quant à lui de mobiliser. Une manifestation est donc programmée le 1er mars à 15 heures devant la préfecture de Nîmes pour dire notre refus de ce transfert d’activités radioactives sur un site déjà dangereux. Nous souhaitons l’arrêt de toute production de plutonium et de Mox. Et au delà, les antinucléaires anarchistes auront à cœur de dire que c’est le nucléaire et son monde qu’ils combattent !

Daniel
groupe Gard-Vaucluse de la FA


Manifestation à Nîmes, le 1er mars, à 15 heures devant la préfecture


[1Communiqué de presse du Collectif gardois pour des alternatives au nucléaire composé des Alternatifs, Collectif rhodanien contre l’enfouissement des déchets, Sortir du nucléaire, CNT, No pasaran et FA Gard-Vaucluse.