Accueil > Archives > 2003 (nº 1301 à 1341) > 1308 (20-26 févr. 2003) > [éditorial du nº 1308]

éditorial du nº 1308

Le jeudi 20 février 2003.

On peut se demander au bout du bout du compte, si les manifestations du week-end dernier, légitimement et suncèrement pacifistes, et qui ont rassemblé les plus grandes foules depuis le printemps dernier, n’ont finalement servi qu’à légitimer le pouvoir en place. Il fallait entendre sur les radios les recommandations aux automobilistes pour éviter les rentrées dans les grandes villes à l’heure des rassemblements.

Mais des milliers de manifestants sont descendus dans la rue et ce sont bien les psécificités libertaires, antimilitarisme, pacifisme, refus de la guerre, qui étaient en filigrane derrière toutes ces bonnes volontés. Nous n’aurons pas l’immense culot de dire que le demi-million de manifestants était prêt à adhérer sans tarder à la Fédération anarchiste, mais il reste que nous avons notre place, notre vraie place dans ce combat.

Et nous devons marquer et marteler notre différence. Il importe de dénoncer les raisons pour lesquelles l’axe franco-allemand se découvre subitement des vertus humanitaires. Peu lui importe de sauver des vies humaines, peu lui importe que le sanglant Saddam puisse être au pouvoir ou pas. Cette guerre ne sera pas seulement celle du pétrole mais aussi celle de l’hégémonie. Celle de l’affirmation ou de la réaffirmation de la puissance américaine pas seulement en terme militaire mais aussi en termes économiques et culturelles. L’émergence de l’Europe, son début d’unification monétaire et politique commence à faire de l’ombre aux States. Les États-Unis ont tout à perdre de faire une guerre seuls. Les nations européennes ont tout à ramasser.

Répétons-le, nous ne sommes pas militants par plaisir mais par nécessité. Les cruautés économiques, les inégalités sociales doivent être combattues d’arrache-pied. La nouvelle guerre impérialiste qui se prépare n’est qu’une illustration parmi d’autres de tout ce sont capables les États, las nations, tout ce qu’on voudra pour survivre sur notre dos. C’est à l’heure de l’internationalisme vivant que doit se préparer la révolution sociale et libertaire. Car cette fois-ci c’est notre survie qui est en jeu.

Saddam, Bush, Blair foutez-nous la paix, vite, et allez mourir !