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éditorial du nº 1305

Le jeudi 30 janvier 2003.

Alors qu’à Davos les maitres les plus inflents de l’économie mondiale (patrons, financiers, politiques, intellectuels, leaders d’opinions) se sont réunis pour déterminer de quelle manière ils vont pouvoir nous exploiter le plus efficacement possible, au sommet des altercapitalistes de Porto Alegre, ceux qui n’ont pas encore réussi à prendre le pouvoir, et ce ne sont donc pas invités à Davos, essaient de nous convaincre que si nous leur confions les rênes de nos destinées, ils nous rendraient le capitalisme plus supportable.

Tandis que les uns coordonnent leur intérêts, la propagande qu’ils distillent dans les médias qu’ils contrôllent, avec les décisions que les politiques prendront dans les différents sommets des instances internationales qu’ils manipulent, les autres nous concoctent un cadre différent, espérant que nous les suivront. Certains, comme le président du Brésil Lula (arrivé au pouvoir après avoir montré patte blanche aux capitalistes) se font acclamer à Porto Alegre avant de se faire accueillir comme un pair par les maitres de Davos. Cela préfigure ce qui arriverait si ceux qui jouent les beaux à Porto Alegre se retrouvainet au pouvoir.

Ne nous trompons pas, des transformations peuvent être apportées au système capitaliste et nous devont lutter pour obtenir toujours plus de confort dans notre vie quotidienne. Mais n’oublions pas que l’essence même du capitalisme, la propriété privée des moyens de production, est la cause de toutes les inégalités, de toutes les guerrres. La capitalisme amène inéluctablement l’exploitation, la misère, le chômage, les limitations de la liberté, il s’en nourrit.

« Le pouvoir est l’instrument et la citadelle de la tyrannie, les partis en sont la vie et la pensée », disait Pierre-Joseph Proudhon en 1848. Plus de cent cinquante ans plus tard cela reste toujours vrai, et si nous voulons réellement construire un autre monde, il nous faut tout d’abord abolier le pouvoir de ceux qui nous gouvernent et le capitalisme qui engendre le salariat. Afin d’amener la contestation à tous ces tenants du pouvoir et aux capitalistes qui cherchent à nous faire croire que la seule contestation possible est celle qui cherche à leur donner un masque humain, des anarchistes, des libertaires, des antiautoritaires veulent faire converger leurs luttes pour être mieux entendus. Au prochain sommet du G8 à Évian la convergence des luttes antiautoritaires et anticapitalistes se fera entendre en tant qu’alternative au capitalisme et au gouvernement mondial. À nous maintenant de construire cette convergence sur nos lieux de travail, dans nos quartiers, nos communes…