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éditorial du nº 1303

Le jeudi 16 janvier 2003.

Qu’elles soient d’inspiration de gauche ou initiées par la droite, qu’elles s’appellent LSI ou LSQ, l’esprit des lois sécuritaires reste toujours le même : transformer les individus en êtres sociaux bien policés ne s’écartant pas des chamins balisés. Il s’agit pour cela de faire en sorte de criminaliser tous ceux que leur situation économique et sociale place en marge de notre société, tous ceux qui ne sont pas assez compétitifs. Les sans-papiers, sans logement, sans travail ou précaires sont considérés dans l’esprit de ces lois, comme des nuisances dont la société doit ce protéger. Chacun doit devenir conscient que dès qu’il s’écarte des normes politiques et morales définies par nos gouvernants, il s’expose à la répression ; chacun d’entre nous, quoi qu’il fasse un jour ou l’autre enfeindra une de ces lois et sera donc justiciable, et c’est bien là leur but. Personne ne doit se sentir à l’abri de la répression. L’« État de droit » n’est qu’un concept creux dépendant de l’interprétation que font nos gouvernants de ces lois, basées sur des concepts si flous, qu’elles peuvent être interprétées de multiples manières, cela bien sur contrairement aux théories sur le droit qui voudraient que chaque terme de la loi soit défini très précisément, mais cela constitue l’essence de leur pouvoir.

Ce qui est valable pour les individus à l’intérieur d’un pays, s’applique internationalement au niveau des États qui, s’ils ne collaborent pas à l’édification de l’ordre mondial centralisé, s’exposent à la répression de cette police mondiale, au service de l’Organisation mondiale du commerce et du Fonds monétaire international, qu’est devenu le conseil de sécurité de l’Organisation des nations unies, unies pour l’exploitation des plus faibles par les plus forts.

Si des personnes s’esposent à mourir de froid dans la rue plutôt que de bénéficier des « foyers » d’accueil prévus à leur intention, il faut peut être se poser la question de l’organisation de ces structures inhumaines où, encore une fois, l’individu est nié de ses droits les plus fondamentaux, confié à des gardes chiourmes dont la fonction sociale principale est de cacher la misère engenfrée par une société basée sur la course au profit des plus riches et la paupérisation de plus en plus grande des perdants de la compétition pour l’enrichissement.

Plus que jamais on peut dire : logique du capital, logique de mort ! Ça suffit.