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éditorial du nº 66 ; 1961

janvier 1961.

Une année se termine qui, comme les autres, a apporté à chacun son contingent de joies et de peines, d’espérances et de déceptions.

Une année se termine sans qu’une guerre qui ensanglante deux peuples, inquiète le monde et trouble les esprits, ait pris fin.

Cependant, comme nous le faisons à pareille époque, nous tentons de dresser le bilan de nos activités durant les douze mois écoulés.

Et nous nous adressons à vous tous amis lointains, amis inconnus, pour vous faire part de nos luttes et de nos difficultés. Lentement mais de façon continue, nos effectifs progressent et notre influence s’accroît. Les lettres que nous recevons témoignent de l’intérêt qui est porté à notre journal et les adhésions qui sont faites à notre Fédération anarchiste nous réconfortent et nous prouvent que nos appels ne sont pas sans écho et que, dans le désarroi des esprits, certains nous reconnaissent comme un phare.

Financièrement hélas ! la situation reste précaire. C’est le sort des organes libres. Si notre journal peut continuer à paraître, c’est grâce à l’effort de ceux qui versent à la souscription et particulièrement des groupes qui prodiguent sans compter et leur temps et leur aide financière.

Allons-nous vous répéter ce que chaque année il vous est dit : que les abonnements sont seuls rentables, que notre librairie vous est ouverte, apte à vous procurer tous les ouvrages (de quelque nature qu’ils soient). Allons-nous lancer un fraternel appel à tous ceux qui nous lisent pour qu’ils adressent commandes, abonnements, souscriptions ? Sans doute, mais nous voulons nous montrer plus exigeants encore.

Outre cela, nous voudrions — mieux que la solidaire obole de ceux qui partagent notre idéal — leur soutien, leur collaboration, ce contact humain qui rapproche les hommes unis par une pensée commune, une même soif de liberté, de paix et d’harmonie.

Plus encore que d’argent, nous avons besoin d’aide, d’activité, de dévouement ; nos tâches sont multiples : vente du journal à la criée, tri et envoi du Monde libertaire, travaux de dactylographie, propagande par l’écrit et par la parole.

Nous attendons vos réponses, amis lecteurs qui serez demain les sympathisants ou même les adhérents de notre grande famille anarchiste.

C’est avec cet espoir qui nous soutient aux heures de déceptions où la bêtise et la méchanceté des hommes et des choses incitent à déserter tout idéal.

Oui, dans ces heures-là, c’est à vous tous que nous songeons, à vous qui nous répondrez pour nous dire que notre combat est celui qu’il faut poursuivre, celui que vous êtes prêts à rejoindre, en raison même de la stupidité et du crime qui nous entourent.

La rédaction