Les directives européennes, la victoire du « non » de gauche au TCE, la manif de Guéret avaient créé une situation propice pour dénoncer les dérives libérales de La Poste et la désertification des zones rurales. C’est en s’appuyant sur cet outil pédagogique que nous avons été encore plus armés pour défendre le service public.
Six ans plus tard, Henri Pol, le photographe du film, nous permet de retrouver l’atmosphère du film et de l’Ardèche, cette Ardèche sèche et riche d’humanité, en publiant aux éditions La Fontaine de Siloé, le livre Poste restante [1].
C’est un très bel album photos, avec du texte dedans, et une préface de Bernard Langlois (Attac et Politis).
Album hommage à une région qu’il aime, et à une entreprise qu’il aime tout autant.
Pays où, selon la Direction départementale, « les bureaux en zone rurale sont susceptibles d’évoluer ». Phrase terrible qui se traduit par « destinés à être fermés ». Après l’école, la recette des impôts, la poste ferme… et le village se désertifie encore un peu plus.
Comme le film, ce beau livre est un témoignage des ravages du libéralisme dans notre quotidien d’usagers, mais aussi de travailleurs de La Poste. Retrouvons de page en page, Marcel, le vieux facteur, qui semble nous passer le relais et attendre de nous le sursaut.
Je ne sais pas si Marcel travaille toujours, mais Marcel, c’est certain, quand il est entré dans le monde du travail, c’était aux PTT ! Aujourd’hui, il sortirait d’une SA. Et s’il attendait une année de plus, ça serait avec des actions de La Poste plein les poches !
Il est con Marcel, il est comme nous, il n’a pas compris la modernité !
Jacob