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éditorial du nº 1673

Le jeudi 17 mai 2012.

Les temps qui courent ne sont pas terribles, c’est le moins qu’on puisse dire. Entre une Grèce qui dresse un petit tapis rouge à l’ultranationalisme fasciste décomplexé, une Espagne qui s’enfonce dans la crise et la répression du mouvement syndical et une France où les plans sociaux se multiplient en même temps que les créations de nouveaux outils visant à amplifier et perfectionner le contrôle social, le temps n’est pas au beau fixe, du moins pour les travailleurs et les laissés pour compte du libéralisme. Il faut dire que, côté riposte, on est un peu à la ramasse. Dans notre bel Hexagone, on n’a pas vu l’ombre d’un mouvement social de masse depuis la défaite de l’automne 2010 contre la réforme des retraites. Certains y voient la conséquence perverse de l’élection présidentielle et son lot d’illusions habituel. Mais le spectacle a beau être terminé, l’offensive n’a pas l’air d’être à l’ordre du jour dans les baraques syndicales. On attend les législatives ? Et, après, on laissera passer l’été, histoire que la lutte des classes puisse, elle aussi, prendre ses vacances ? Et après ? On laissera quelques mois au nouveau président pour faire les réformes promises ? On se demande bien où tout cela va nous mener. Le capitalisme est en crise et les résistances sociales, qu’elles viennent du monde du travail ou d’ailleurs, sont discrètes. Pourtant, c’est bien maintenant que nous, révolutionnaires, avons une carte à jouer : celle de l’alternative. Pointer les contradictions du système actuel, trouver ses failles et réfléchir, collectivement, à la construction d’une contre-offensive sociale qui soit aussi bien un mouvement de lutte qu’une force de proposition concrète et pragmatique pour jeter les jalons d’une nouvelle société. Et pour se faire, nous devons nous efforcer de sortir des ghettos identitaires et des préoccupations individuelles pour penser et bâtir, tous ensemble, une véritable alternative révolutionnaire.