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éditorial du nº 1685

Le jeudi 18 octobre 2012.

L’heure est aux oiseaux. Cette semaine, les perdreaux, les poulets et autres gallinacées sont à la peine et aussi à l’honneur. Les vilains d’abord, les trente ripoux suspendus ( à l’heure de ce présent bouclage et sans jeu de mots) sur les 40 policiers de la BAC de Marseille rapidement dissoute pour indélicatesse, celle entre autres de s’être fait prendre la main dans le pot de haschich. Les gentils, ensuite. La glorieuse police antiterroriste qui, telle le Chassepot de Badinguet, fait merveille, de Strasbourg à Paris, en éradiquant les terroristes et en démantelant les bandes de radicaux prêts à tout faire sauter.

On ne vous dit pas les titatas enflammés et vengeurs que ça déchaîne dans les feuilles de choux et les écrans extraplats. C’est la guerre sainte de la République, pas si laïque que ça, contre les fanatiques illuminés, les poseurs de bombe basanés, le genre à te sourire par devant et à te filer un coup de surin par derrière. Rien n’a changé depuis le président précédent, qui, lui-même, n’avait fait que peaufiner la bonne grosse astuce dont tous les pouvoirs, politiques ou autres, sont coutumiers. C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleurs brouets, à condition d’y mettre un gros bout de mauvaise foi, de racisme et de roulements de tambour cocardiers.

Valls, le nouveau Guéant socialiste, reprend avec bonheur les styles et les équipes de son prédécesseur. Notre confrère Le Nouvel Obs ne s’y trompe pas et placarde en une le portrait du « vice-président Valls ». Faut dire qu’il fait très fort le dauphin. Tel un rose commandeur de l’Occident menacé du racisme antiblancs, il congédie d’une main ces tire-laine de Roms , il pourfend de l’autre les dynamiteurs et les ripoux. Pas de jaloux. Incantation sécuritaire, chasse aux étrangers, apologie de la trouille, règne de l’ego contre le solidaire, tiroir-caisse en guise de cerveau. Coup double et chapeau l’artiste.

Tout ce pipeau cache mal l’impuissance et les peu glorieuses reculades de l’équipe au pouvoir devant les vrais terroristes, les lobbys et le gros capital, PSA, Arcellor Mittal, Sanofi et consorts. Nos arrogants perdreaux s’écrasent même devant d’inoffensifs « pigeons » — un peu capitaines de start up sur les bords — qui font plier le gouvernement et le contraignent, rien qu’en surfant sur la toile aux alouettes, à revoir sa copie de loi visant à surtaxer les plus values lors des reventes de société. Parisot se marre. Grandeur et décadence de la normalité réformiste. Au fait, où ça en est le gloubiboulga juridico-policier des terroristes épiciers d’ultra-gauche de Tarnac ?