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éditorial du nº 1711

Le jeudi 20 juin 2013.

On dit souvent, y compris dans nos colonnes, que le mouvement social se trouve actuellement dans une phase d’atonie profonde qui permet aux gouvernements successifs et aux patrons de nous en mettre plein le buffet. Et c’est vrai. Pourtant, les luttes sont là. Un peu partout. Du monde du travail aux problèmes de logement, les pauvres se mobilisent pour améliorer le quotidien, tout en se questionnant, parfois, sur les possibles d’un lendemain meilleur.

L’actualité de ces derniers jours en témoigne d’ailleurs largement : débrayage à Michelin, grève massive des aiguilleurs du ciel contre la privatisation de leur activité, grève aussi chez les cheminots, occupation de Virgin par ses salariés, etc. Les travailleurs ne sont donc pas amorphes, mais la réalité du capitalisme et l’état de la syndicalisation nous obligent aujourd’hui à nous replier sur des luttes pragmatiques pour défendre notre gagne-pain.

Ce qui nous manque, en fait, ce sont des revendications globales, dépassant le cadre, au demeurant inévitable, du corporatisme. Gageons que ce que nous prépare le gouvernement sur les retraites pour la rentrée de septembre nous donne des billes pour rassembler tous ceux qui, aujourd’hui, affrontent le capital en face.

Et, dans ce merdier, les anarchistes ont un rôle à jouer, comme n’importe quel autre acteur du mouvement social, pour ne pas laisser notre avenir aux mains des politiciens de tous poils. À nous, donc, de prendre nos responsabilités et de travailler, au-delà des appels incantatoires, à l’élaboration de revendications communes susceptibles de fédérer les révoltés et de faire émerger chez les plus frileux le sens de l’engagement.