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éditorial du nº 1712

Le jeudi 27 juin 2013.

On sait désormais que la découverte de Prism, un programme d’espionnage de la NSA (agence de renseignement américain), est le fait d’un homme, Edward Snowden. Ce document révèle que la NSA a accès aux serveurs de neufs géants du Net comme Facebook, Google, Microsoft ou Apple et capte toutes les informations émises par des citoyens étrangers concernant de près ou de loin la sécurité du pays. Snowden a longuement insisté, dans les interviews qu’il a accordées, sur le caractère non démocratique des États-Unis qui se veulent pourtant l’apôtre des libertés individuelles.

Prism est destiné, selon la NSA, à déjouer des complots terroristes. D’après Keith Alexander, le patron de la NSA, Prism est tout à fait légal et aurait permis de déjouer « plus de cinquante actes terroristes potentiels » depuis le 11 septembre 2001. Au nom de la lutte contre le terrorisme, on bafoue les droits les plus élémentaires. On se doutait que quelque chose de très gros se tramait depuis quelques mois, voire quelques années, dans le cadre de la lutte antiterroriste encadrée par le Patriot Act et le Fisa (Foreign Intelligence Surveillance Act).

Les révélations en 2012 de William Binney, ancien de la NSA, faisaient état de la mise en place au sein de la NSA d’un programme d’espionnage planétaire avant même les événement du 11 septembre. Snowden a posé la question qui fâche : « Depuis le début du programme après le 11 septembre, combien d’attaques terroristes ont été évitées uniquement grâce à ce programme de surveillance ? Une fois que la réponse à cette question aura été apportée, demandez-vous combien de communications individuelles ont été espionnées pour arriver à ce résultat et jugez si cela en vaut la peine. »