Accueil > Archives > 2013 (nº 1693 à 1726) > 1714 (12-18 septembre 2013) > [éditorial du nº 1714]

éditorial du nº 1714

Le jeudi 12 septembre 2013.

La rentrée sera-t-elle chaude en France ? On est plutôt dans le tiède ; la même question ne se pose pas pour la Syrie. Là-bas, c’’est brûlant. Tant qu’il n’était fait usage que d’’armes conventionnelles, les consciences occidentales se sont accommodées de la situation, mais si l’emploi d’’armes chimiques par le régime de Bachar al-Assad contre sa population s’avère exact (en ces temps de manipulation de l’image, le doute est toujours permis), le risque d’’intervention militaire des Occidentaux va se préciser.

Sans les Britanniques (pour leur parlement c’est « no » au Premier ministre, Cameron), probablement avec les États-Unis (quand leur congrès aura approuvé la décision du président, Obama) et sûrement avec la France de François Hollande, encore ébloui de ses succès militaires au Mali et promu provisoirement « gendarme du monde » avant l’entrée en action des forces étasuniennes.

Et, une nouvelle fois (comme en Irak, Libye, Égypte), se pose le dilemme : aider à abattre un dictateur sanguinaire ou ne rien faire qui puisse favoriser l’arrivée au pouvoir d ’une coalition dont une des composantes se réclame d’un islamisme radical ? Qui va-t-on aider réellement dans cette coalition des rebelles ? Dans quelle union sacrée veut-on encore nous entraîner ? Et si l’on se réjouira tous de ce que l’infâme Al-Assad dégage, il est probable que son remplaçant nous fasse rire jaune.

Et, au milieu, c’est toujours le peuple syrien qui en prendra plein le buffet. Pendant ce temps, les images de combats inondent nos écrans TV occultant ainsi tous nos « petits » problèmes hexagonaux : chômage, précarité, remise en cause ininterrompue des acquis sociaux, du Code du travail, du système de retraite… N’oublions pas : ici comme ailleurs, aujourd’hui comme de tout temps, les bruits de bottes ont toujours servi à escamoter le problème social.