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éditorial du nº 1720

Le jeudi 7 novembre 2013.

Les lycéens sont dans la rue, défilant contre la xénophobie d’État qui s’est déchaînée dernièrement dans l’Hexagone avec l’affaire dite « Leonarda ». On ne reviendra pas plus en détail sur cette histoire largement médiatisée, d’autan qu’il ne nous semble pas nécessaire de démontrer en quoi l’expulsion dune personne sans papiers d’identité français est une ignominieuse pratique xénophobe.

Ce qui nous intéresse, c’est la mobilisation d’une partie de la jeunesse, des collèges et des lycées, qui a rapidement pris de l’ampleur et qui, dit-on, est amenée à ne pas s’essouffler de sitôt. On s’y intéresse, et on s’en réjouit, bien sûr.

Même si, déjà, on peut regretter l’absence de volonté de tisser des liens avec d’autres luttes et résistances sociales, ne serait-ce qu’avec les mouvements de sans-papiers, ceux qui n’établissent aucune distinction entre homme et femme, entre travailleur, chômeur, écolier, collégien, lycéen et étudiant, tous étant victimes des mêmes politiques et des mêmes flics qui, servilement et parfois avec zèle, les appliquent, la bave aux lèvres.

Mais, après tout, peut-être que ces liens finiront par s’établir dans les jours à venir, s’imposent comme une évidence face à un gouvernement qui n’aspire qu’à faire du cas par cas médiatique pour jouer avec son image auprès de son électorat, lequel va de la gauche à l’extrême droite.

D’’autant que les luttes ne manquent pas, en France, quoi qu’on en dise et qu’en laissent penser les médias et leur boulimie de sondages. N’en déplaisent aux pessimistes de service ou aux chantres de la démobilisation, la colère et les résistances sociales sont là. Il ne leur manque qu’une chose : la convergence.