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éditorial du nº 1724

Le jeudi 5 décembre 2013.

Patinage et confusion. Par ces deux mots, on pourrait résumer le climat ambiant dans lequel est actuellement plongé l’Hexagone. Du côté des luttes sociales, les syndicats font du grand n’importe quoi : après s’être rapprochée de FO, la CGT tend désormais la main à la CFDT, laquelle est, depuis l’accession de Hollande au pouvoir, le marchepied syndical de l’État et de sa politique patronale. Au milieu de ces tractations qui patinent et ne savent plus dans quel sens aller, la plupart des salariés ne savent plus quoi faire, et certains en viennent à tisser des liens douteux pour créer des mouvements ambigus, mêlant revendications salariales, patronat et extrême droite.

L’État, lui, en revanche, conserve le même cap. Surtout en matière de xénophobie, combat dans lequel il est désormais ouvertement soutenu par le Front de gauche qui, à Saint-Ouen, n’a pas hésité, en plein hiver, à expulser plus de 500 Roms de leur campement de fortune. Ça, c’est pour les Roms, mais ce ne sont pas les seuls à en baver, la critique de l’islam servant toujours de prétexte à taper sur tout ce qui est un brin différent, d’origine africaine ou orientale. Bref, les amalgames et les confusions sont légion et le pouvoir les cultive abondamment pour conforter son assise en instaurant un climat de peur et de haine.

Mais la confusion peut aussi parfois être le fait de camarades issus de nos milieux militants anarchistes, qui se laissent berner, par naïveté ou fainéantise d’esprit, par les discours réactionnaires, racistes et antisémites. En cette période trouble, où les acquis d’hier sont désormais tous en passe d’être sabotés, la vigilance est plus que jamais requise, et l’esprit critique se doit d’être particulièrement aiguisé pour ne pas faire le jeu de la bête immonde, de l’État et des possédants.