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éditorial du nº 1727

Le jeudi 9 janvier 2014.

Avec la crise, se profile partout en Europe un retour en arrière patriarcal. En France, l’accessibilité à l’IVG est de plus en plus compliquée avec la fermeture de nombreux centres. Quant aux associations anti-IVG, elles sont de plus en plus écoutées. L’Espagne, elle, s’apprête à voter un projet de loi qui restreint drastiquement le droit à l’avortement. Alberto Ruíz Gallardón, l’actuel ministre de la Justice, a défendu vendredi son projet de loi, affirmant être « convaincu que cette initiative aura une suite » ailleurs en Europe. Malte, l’Irlande et la Pologne interdisent déjà l’avortement.

Dans toute l’Europe, les anti-IVG, soutenus par l’Église, se font de plus en plus pressants. J’entends déjà les camarades râler : « Encore un sujet féministe en une… », ou : « Vous n’en avez pas marre de ce sujet ? L’avortement, c’est un sujet important, d’accord. Mais, bon, y a pas mort d’homme ! » Pas mort d’homme, certes. Nous vous le confirmons. Mais de femmes, oui.

L’OMS estime que, chaque année, 20 millions de grossesses sur 46 millions se terminant par un avortement provoqué se déroulent dans des conditions non sûres et dans un contexte social et légal hostile, ce qui provoque tous les ans la mort d’environ 47 000 femmes des suites d’infections, d’hémorragies, de blessures utérines ou autre.

En lisant l’article de Rosine Pélagie, nous avons eu les larmes aux yeux. De rage. Car, en ces temps troublés, quand notre cher Monde libertaire est essentiellement constitué de mauvaises nouvelles et de luttes sociales avortées, la saine réaction doit être un sursaut d’énergie et de colère.