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éditorial du nº 1728

Le jeudi 16 janvier 2014.

Nous ne cacherons pas notre satisfaction à l’annonce de l’interdiction, à Nantes, du spectacle de l’infâme Dieudonné. On n’ira pas, pour autant, saluer l’action du ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, qui, pour sûr, ne s’attaque à l’humoriste fasciste que pour détourner l’attention de la classe ouvrière des autres maux qui l’oppriment au quotidien.

C’est pourquoi nous n’accorderons pas plus d’une page à cette affaire dans le présent numéro du Monde libertaire, préférant creuser du côté des luttes en cours dans le monde travail, et notamment celle des salariés de Goodyear qui, en séquestrant deux de leurs cadres, témoignent que la radicalité de la lutte des classes n’a pas été tout à fait noyée dans la tambouille Bonnets rouges.

Dans la foulée, nous apprenions l’appel de la CGT à une journée de grève et de manifestation pour le 6 février prochain, et ce pour protester contre la politique du gouvernement socialiste, qui n’en finit plus d’offrir à l’ennemi de classe – le patronat – de précieux cadeaux (ANI à répétition, crédit impôt compétitivité emploi, pacte de responsabilité, etc.).

L’intention de la confédération syndicale est louable, mais on doute qu’en se limitant à si peu les salariés arrivent à bouleverser la donne. À moins que, sans attendre les consignes d’en haut, ils décident eux-mêmes, à la base de l’organisation de classe, de faire de ce 6 février autre chose qu’une petite balade hivernale.

Mais pour cela, encore faudrait-il que le désir d’autonomie du prolétariat ravive sa flamme. D’autant qu’avec la proche arrivée des élections municipales, il est plus que probable que certains tournent à nouveau leur espoir vers les urnes. Pour, à nouveau, se faire avoir.