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éditorial du nº 1732

Le jeudi 13 février 2014.

Jeudi 6 février, les instances dirigeantes de la CGT ont organisé leur petite promenade hivernale. Une vieille habitude, avec laquelle le nouveau secrétaire général, Thierry Lepaon, n’a pas jugé bon de rompre. Pourtant, l’ex-salarié de Moulinex n’est pas avare en critiques contre le gouvernement socialiste. Mais il est souvent plus facile de causer devant les caméras ou derrière son ordinateur que de se lancer dans la bataille, sur le terrain, les « armes » à la main.

Et, de fait, malgré les attaques incessantes contre nos droits de travailleurs, la direction confédérale s’entête à nous balader dans la rue une fois tous les trois mois, avec des mots d’ordre faiblards portés par des mobilisations faiblardes. On appelle ça organiser la manifestation de notre propre impuissance, et on pourrait être en droit de penser qu’on ferait mieux de rester chez nous plutôt que de battre le pavé à quelques centaines (défaitisme parfois tentant).

Au final, tout ce merdier témoigne à nouveau que, tant qu’on se contentera de suivre les directives confédérales, on ne fera rien d’autre que d’user nos chaussures. Et y participer en étant critiques ne changera pas non plus fondamentalement la donne. Non, ce qu’il faut faire, c’est partir de la base, de ce que la plupart d’entre nous avons sous les yeux tous les jours : l’entreprise.

C’est seulement en se mobilisant sur son lieu de travail, en créant et en animant une section syndicale, en discutant, en réunissant, en communiquant pendant la pause café ou avec des tracts et des journaux qu’on commencera à construire un mouvement social. C’est la base, le pilier central, sans laquelle l’édifice de la lutte des travailleurs n’est que bancal, si ce n’est déjà par terre. C’est aussi le travail le plus difficile, un job de longue haleine, souvent ingrat. Mais assurément plus utile que d’agiter un drapeau noir dans la rue une fois par trimestre.