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éditorial du nº 1735

Le jeudi 20 mars 2014.

On s’en doutait, et on avait raison. Après quelques gesticulations pathétiques, la direction de la CFDT a ratifié le pacte de responsabilité, celui-là qui offre au patronat plus de 30 milliards d’euros de réduction de charges sociales, sans contrepartie réelle (les promesses de créations d’emplois ne reposant sur rien d’autre qu’une simple parole donnée). Seules la CGT et FO n’ont encore rien signé, et on peut parier qu’elles ne le feront pas. Cela changera-t-il quelque chose pour autant ?

Non, car la riposte sociale se fera attendre et ne viendra pas. Aucune des deux centrales ne semble désireuse d’instaurer un véritable rapport de force. Dans cette situation, leur refus de signer est au mieux une posture de principe, au pire de la démagogie complice. Reste à compter, une fois de plus, sur la mobilisation des bases, sans laquelle d’autres pactes de responsabilité seront bientôt signés.

Le gouvernement, lui, pendant ce temps, fait la sourde oreille, noyant le poisson social dans les eaux des pseudo scandales politiques et des harangues creuses soi-disant en défense d’une Ukraine à nouveau prise entre les « rouge » et les « blancs ». Après deux ans au pouvoir, le gouvernement « socialiste » nous aura au moins permis de confirmer le rôle que nous lui donnions dans la marche de l’économie : dégommer, avec force coups de boutoir, les protections sociales de tout ordre pour préparer le terrain aux gestionnaires de la droite qui, la prochaine échéance électorale passée, arriveront au pouvoir.

Gauche-droite, droite-gauche, un balancier très bien pensé face auxquels les anarchistes semblent aujourd’hui impuissants. Nous disons bien « aujourd’hui », parce que hier, dans les années 1930, en Espagne, le mouvement libertaire avait su l’utiliser pour précipiter sa fin. On ne demande qu’à retenter le coup.