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éditorial du nº 1747

Le jeudi 3 juillet 2014.

Après son élection, François Hollande promettait d’inverser la courbe du chômage en six mois. La deadline est dépassée depuis longtemps maintenant et le taux de chômage n’a cessé d’augmenter. Les chiffres donnés la semaine dernière en témoignent à nouveau, avec 24 800 nouveaux demandeurs d’emploi pour un total de 3,338 millions !

Le Premier ministre, Manuel Valls, s’est refusé à tout « fatalisme » et a prétendu que l’heure était à l’action. Quelles actions ? Toujours la même stratégie : faire cadeau sur cadeau au patronat en échange de promesses d’embauche. Des promesses qui n’ont donc pas été tenues, et ce malgré plusieurs dizaines de milliards d’euros de présents fiscaux.

Mais le gouvernement ne change pas de cap, restant fidèle à sa raison d’être, celle de gardien des intérêts de la bourgeoisie, usant du chômage comme épouvantail social, censé effrayer les travailleurs qui auraient l’outrecuidance de réclamer le respect de leurs droits et, pire, d’en conquérir de nouveaux.

Médias et gouvernement sont donc entrés en croisade contre le syndicalisme, reprochant aux directions de ne pas savoir tenir leurs bases. L’autonomie du mouvement social fait frémir les dominants, qui, mieux que nous, ont compris que le seul danger susceptible de les menacer réside dans un mouvement ouvrier solide, s’exprimant dans ou en dehors des organisations syndicales en toute autonomie.

Et si, aujourd’hui, nous tapons sur les directions, c’est pour exiger qu’elle lâche la bride aux syndiqués. Mais on ne peut se contenter de demander toujours et encore, au risque de n’avoir jamais rien ; c’est un combat que nous avons aussi à mener, au même titre que les autres, ces bonzes syndicaux étant à ranger du côté des ennemis de classe.