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éditorial du nº 1777

Le jeudi 4 juin 2015.

De l’argent, il y en a, suffit juste de savoir ce qu’on en fait. Le conseil d’administration de Pôle emploi a décidé, lui, de le consacrer à renforcer la surveillance (le flicage) des chômeurs, et de leur faire la chasse puisqu’ils sont, c’est bien connu, des fraudeurs en puissance. François Rebsamen, notre ancien révolutionnaire membre de la IVe Internationale, recyclé aujourd’hui dans la gestion (nationale, celle-là) du capitalisme, à la tête du ministère du Travail, l’a annoncé : il s’agit d’empêcher les demandeurs d’emploi de « s’enkyster dans le chômage de longue durée ». Superbe formule ! Traduction : à défaut de trouver du boulot aux chômeurs, on va faire en sorte de les rayer des listes de Pôle emploi. Une façon comme une autre d’inverser cette foutue courbe du chômage. Le même Rebsamen, notre trotskiste préféré, va en outre être content : oui, Pôle emploi peut être efficace. La preuve, Agnès Saal, ex-présidente de l’INA, a déjà retrouvé du boulot, trois mois seulement après sa démission forcée suite aux révélations concernant ses notes de frais faramineuses (40 000 euros de taxi en moins d’un an ! Alors que les Vélib’ sont gratos). Aujourd’hui, la voici recasée au ministère de la Culture. En trois petits mois ! Chapeau les socialistes, cette fois-ci l’inversion de la courbe du chômage, on y croit. Le copinage, c’est maintenant.