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éditorial du nº 1774

Le jeudi 30 avril 2015.

Le patronat a toujours le mot pour rire, notamment quand il se gargarise avec le dialogue social. Ainsi, chez le groupe Air Liquide, où on pouvait constater en 2008 des situations anormales quant à l’évolution salariale et professionnelle d’élus et mandatés CGT. Malgré la preuve des inégalités flagrantes dont étaient victimes onze militants syndicalistes, la direction ne voulait accepter de régler qu’une partie du préjudice, et pour deux d’entre eux seulement. Plaintes, tribunal, prud’hommes, cour d’appel, parcours judiciaire tortueux, mais, au final, sept militants voient leurs discriminations reconnues. Air Liquide doit donc cracher au bassinet, et pas qu’un peu : dommages et intérêts (de 7 700 à 61 000 euros suivant les cas), salaires réévalués avec effet rétroactif à 2009 (141 à 523 euros), condamnation pour violation de l’accord syndical (sept fois 3 500 euros), plus 21 000 euros à verser à la Fédération nationale des industries chimiques (CGT) pour discrimination syndicale, et pour finir 20 000 euros pour deux militants pour préjudice subi pour leur santé (exposition à l’amiante). Au total, une addition salée s’élevant à 700 000 euros. Moralité : la lutte paie, car de l’argent il y en a… dans les poches du patronat.