Accueil > Archives > 2015 (nº 1760 à 1777) > 1771 (9-15 avril 2015) > [éditorial du nº 1771]

éditorial du nº 1771

Le jeudi 9 avril 2015.

Quand vous lirez ces quelques lignes, vous serez sûrement en train de marcher sur le bitume parisien, entouré de milliers d’autres travailleurs, précaires et chômeurs manifestant contre la loi Macron et, de manière générale, contre la politique de François Hollande. Le 9 avril, c’est la date choisie par la CGT, FO et Solidaires pour faire entendre le ras-le-bol du monde du travail contre des ministres et un président qui n’en finissent plus de répondre favorablement à la moindre exigence du MEDEF. En cela, la gauche parlementaire remplit parfaitement son rôle historique : celui d’attaquer les droits des travailleurs en période de crise. La droite, elle, si elle en rêve, n’est pas toujours en mesure d’y parvenir, ne réussissant que plus difficilement à mettre de son côté certaines grandes centrales syndicales (CFDT). Rien de surprenant, donc, à ce que le président Hollande soit bien loin du candidat qu’il était en 2012 et des promesses qu’il déclamait dans les médias dans l’espoir d’être élu. La gauche parlementaire n’a jamais vraiment servi les intérêts des travailleurs et elle se révèle même à nouveau aujourd’hui en être le fossoyeur. La loi Macron, comme les précédentes mesures adoptées (CICE, ANI, pacte de responsabilité), fait du pied au patronat en lui offrant quantité de cadeaux fiscaux et en instaurant la flexi-sécurité comme mode de gestion du marché du travail : licencier plus facilement pour embaucher plus facilement ; précariser les contrats de travail pour embaucher plus facilement. La précarité et les licenciements en rafale, ça, on connaît. L’embauche, en revanche, on attend toujours. En fait, on n’attend plus rien. Depuis longtemps. On a compris, enfin, qu’il n’y avait rien à attendre de l’État. Notre émancipation n’est pas dans l’hémicycle. Elle est dans la rue et dans la grève.