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éditorial du nº 1759

Le jeudi 18 décembre 2014.

Il y a un peu plus de soixante ans, au mois d’octobre 1954, le mensuel Le Monde libertaire paraissait pour la première fois, faisant suite au Libertaire, créé en 1895. L’organe de la Fédération anarchiste, laquelle sortait d’une grave crise interne, se présentait alors comme le fruit commun de « libertaires unis de toutes les écoles ». Six décennies plus tard, Le Monde libertaire, devenu hebdomadaire depuis 1977, est toujours là. On peut s’en réjouir, comme regretter que ses dénonciations du système capitaliste et de l’État soient toujours aussi nécessaires. Car, de fait, le capitalisme ne s’est pas écroulé, se renforçant au fil de ses crises, dépassant violemment certaines de ses contradictions, en inscrivant toujours plus profondément dans nos chairs le fer rouge de l’exploitation économique et de l’oppression politique. Mais gardons-nous du pessimisme, que nous laisserons aux cyniques et aux résignés, et redoublons plutôt d’effort pour construire la révolution sociale. En cela, Le Monde libertaire, si modeste soit-il, continuera tant qu’il le faudra de se faire l’écho des luttes émancipatrices et d’accueillir dans ses colonnes les débats politiques indispensables à l’élaboration permanente de la pensée anarchiste, pensée vivante s’il en est. Soixante ans, après tout, ce n’est pas si vieux, et notre journal a encore toutes ses dents pour déchirer en lambeaux les liens qui nous enchaînent à cette société invivable où le bonheur de quelques-uns implique le sacrifice de milliards d’autres.