Accueil > Archives > 2014 (nº 1727 à 1759) > 1754 (30 octobre-5 novembre 2014) > [éditorial du nº 1754]

éditorial du nº 1754

Le jeudi 30 octobre 2014.

Après l’UMP et le FN, voilà que le PS engage aussi en son sein un débat d’importance : si on changeait de nom ? Ainsi, « Parti socialiste » sonnerait un peu ringard… Supprimer la référence au socialisme serait faire preuve de cohérence, tant le PS n’a plus rien à voir avec le projet de société défendu jadis par les socialistes. Désormais rangé du côté du libéralisme, il ne se différencie plus de la droite que par un certain progressisme quant à certaines questions sociétales. Pas sûr, toutefois, que ce souci de cohérence idéologique soit le moteur des scènes de ménage suscitées au sein du PS par cette question. Il faudrait davantage y voir de l’opportunisme politique, une façon de faire face dans la tempête d’une opinion dégoûtée du vieux parti. Changer de nom pour nous faire croire que, désormais, les positions ont changé et que l’avenir n’en sera que plus radieux. Une stratégie assez pathétique pour regagner un électorat qui ne se fait plus beaucoup d’illusions sur les capacités du PS à résoudre le problème social. Sur ce fond de crise d’identité, la famille socialiste se déchire. Aubry se réveille un beau matin en se découvrant frondeuse, exigeant du gouvernement qu’il change de cap en matière de politique économique. Filippetti et Hamon, qui ne digèrent toujours pas d’avoir été mis à la porte de leur ministère, font preuve d’un courage digne d’un résistant en 1940 en s’abstenant de voter le budget. La vieille garde au pouvoir s’indigne, demande les exclusions, condamne ces attitudes jugées scandaleuses et trahissant un profond manquement au devoir politique (lol). Dans tout ce fourbi, une chose reste pour nous néanmoins sûre : les partis auront beau changer de nom et d’éléphants, ils resteront les mêmes, à l’antipode de nos intérêts, ceux des travailleurs.