Accueil > Archives > 2014 (nº 1727 à 1759) > 1753 (23-29 octobre 2014) > [éditorial du nº 1753]

éditorial du nº 1753

Le jeudi 23 octobre 2014.

Une fois encore, la droite en rêvait, la gauche l’a fait : réformer à la sauce libérale le financement de la Sécurité sociale. Ainsi, donc, désormais, les allocations familiales de base seront divisées par deux à partir de 6 000 euros de revenus net mensuel pour un foyer avec deux enfants, et par quatre à partir de 8 000 euros net. Cette modulation devrait permettre d’économiser 450 millions d’euros par an. Et pour quoi faire ? Augmenter les allocs des foyers les plus pauvres ? Bien sûr que non, simplement pour financer le pacte de responsabilité, qui ampute la Sécu de près de 30 milliards d’euros de cotisations sociales patronales. Alors, certes, on ne pleurera pas sur les quelques dizaines d’euros que les familles riches et bourgeoises ne percevront plus tous les mois ; mais ce qui nous indigne, sans pour autant nous étonner, c’est la destination des économies ainsi réalisées. Une fois de plus, on ponctionne le social pour alimenter le capital, et on s’insurge contre une France pauvre prétendument assistée. Mais qui, aujourd’hui, sont les vrais assistés ? Les malheureux qui perçoivent 129,35 euros par mois d’allocations familiales ? Ou les chefs d’entreprise qui, depuis l’arrivée de François Hollande au pouvoir, ont reçu plusieurs dizaines de milliards d’euros de cadeaux fiscaux ?