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éditorial du nº 1750

Le jeudi 2 octobre 2014.

Guerre. Le mot est lâché, on le retrouve dans tous les éditos de la presse écrite ou parlée, depuis qu’un ressortissant français a été exécuté en Algérie par un groupe se réclamant de l’EI (ou du Daech, comme il est de bon ton de le dénommer). Notre gouvernement nous avait déjà embringué au Mali en nous vantant l’efficacité et la rapidité de « nos » troupes, puis en la mettant en sourdine quand vint le temps du sur-place. Hier, ce même gouvernement était prêt à prendre la tête d’une coalition occidentale pour punir ce méchant Bachar al-Assad en Syrie. L’entreprise était restée lettre morte devant la non-participation étasunienne. Aujourd’hui, les États-Unis bombardent les partisans du Daech en Syrie, mais la France n’y va pas. La France, elle, frappe en Irak, là ou naguère Chirac ne voulait pas nous entraîner, mais où Hollande n’hésite pas à aller. Après les frappes aériennes, des troupes au sol ? Dans quel but ? Quels résultats obtenus à ce jour par la « guerre juste » des Occidentaux contre la « guerre sainte » de tous les fous de Dieu ? Deux précédentes guerres en Irak, la Lybie, la Syrie, le Mali n’ont fait qu’aligner confusion et impuissance à instaurer « ordre et démocratie ». Par contre, comme toute bonne guerre qui se respecte, nous avons droit à la mise en œuvre de nouvelles mesures exceptionnelles comme celle dénommée Système d’information de la recherche et de l’exploitation ayant pour objectif de « renseigner et protéger ». Il y a fort à parier que débordements et bavures vont dépasser le cadre établi au départ. Pour aller où ? Vers de nouvelles lois scélérates ? Et, pendant ce temps-là, la crise ? Et la courbe du chômage ? Et l’arrogance du patronat ? Mais silence dans les rangs, nous sommes en guerre.