Accueil > Archives > 2012 (nº 1656 à 1692) > 1683 (4-10 octobre 2012) > [éditorial du nº 1683]

éditorial du nº 1683

Le jeudi 4 octobre 2012.

Le traité européen ne fait pas l’unanimité même dans le camp socialiste, comme en atteste la méfiance de 70 % des Verts, obligeant Madame Duflot au grand écart pour conserver son portefeuille.

On pourrait, en non-spécialiste, se réjouir que la fameuse « règle d’or » soit là, à l’avenir, pour empêcher les états européens, et donc leurs peuples, de s’endetter autant auprès des banques que ces dernières années.

Mais ce énième traité européen n’est autre qu’un projet négocié par Sarkozy auquel Hollande n’a pas réussi à faire changer une ligne, si l’on excepte de vagues promesses concernant une hypothétique et peu vraisemblable croissance.

La conséquence directe de ce traité est l’adoption d’un budget d’extrême rigueur supporté par les pauvres, pour rembourser des banquiers privés, voleurs responsables des « crises » par leur incommensurable sottise. Pour ce faire, il faudra continuer le saccage du service public, le détricotage systématique des acquis sociaux du CNL et la pérennité du chômage, de la précarité, de la pauvreté.

Les prétendus « socialistes », avec les clampins de droite, considèrent le capitalisme comme la fin de l’Histoire. Ils ne veulent ni ne peuvent changer rien à un système monstrueux, fondé sur l’égoïsme, qui prétend attribuer une valeur marchande à tous les éléments et les attitudes de la vie sur Terre. Ils vont donc lui permettre de continuer son œuvre de mort. Comme si, avec quelques réformettes, ils allaient l’apprivoiser. Autant apprendre les bonnes manières à un virus du chikungunya.

Tous les tenants de l’Europe des riches font les gros yeux aux peuples et les menacent des pires fléaux s’ils refusent de raquer. Pur titata ! Pour de vrai, ils ne sont pas si rassurés qu’ils veulent le faire croire. Ils savent très bien que si un seul pays du groupe des Pigs (comme ils disent avec morgue) – Portugal, Italie, Grèce, Spain – sous la pression de la rue, refuse la muselière, dit prout à sa dette purement et simplement, les autres pays suivront aussi sec un si bel exemple, foutant comme un château de cartes toute l’Europe des riches par terre. Ils ont une sacrée trouille que les gens prennent conscience de cette force, malgré les enfumages des médias et des agences de com’.

Aux anarchistes de susciter cette magnifique rébellion, de la chanter sur tous les toits et de préparer en leurs seins l’avènement d’une société toute autre.