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éditorial du nº 1681

Le jeudi 20 septembre 2012.

Deux ans de serrage de vis libéralement annoncés par Hollande. Et comme on a un peu l’habitude des glissements progressifs, gageons que la vis devrait se serrer encore, par petits coups vicieux, et que les deux ans doivent être vus comme plutôt élastiques. On ne prend pas de risques à supposer aussi que ce sont encore les plus pauvres qui vont souffrir de la dégradation probable du service public et des éventuelles répercussions sur l’économie et le chômage qu’aura le retrait de quelques dizaines de milliards d’euros de la circulation réelle, au profit des banques, c’est-à-dire de la spéculation financière.
Et il est à peu près certain que ça sera en pure perte. L’État a totalement capitulé depuis trente ans devant le capital et son idéologie, le libéralisme. Ceux-là mêmes qui déshonorent le socialisme en arborant son nom, et qui devraient être porteurs, si ce n’est de liberté, du moins d’un point de vue collectif incarné par l’État, se font les serviteurs dociles du capital. Ils sont tout bonnement incapables de sortir de la vision libérale du monde.

Un exemple : un grand patron du luxe trouve d’excellentes raisons de devenir Belge. En adoptant le point de vue d’un gouvernement réformiste, devons-nous pleurnicher ? Bien sûr que non. Juste tout lui prendre, jusqu’au dernier bouton de culotte, pour lui apprendre à déserter l’effort commun. Qu’Arnault s’en aille, mais qu’il s’en aille en slip !
Faute donc d’avoir trouvé le levier de la trappe aux riches, nos soi-disant socialistes sont condamnés à courir derrière le cul des banques avec un grand balai pour ramasser ce qui voudra bien en tomber, à chercher l’argent dans les poches des pauvres, où il n’est pas, et à entériner les suppressions d’emplois qui se succèdent.

Quant à nous, nous nous garderons bien d’arbitrer les querelles de ce couple infernal, l’État et le capital, même si l’un des deux a pris sur l’autre un ascendant pathologique. Nous nous tenons, comme toujours, dans le camp des opprimés, des exploités, des dominés. Nous défendons toujours l’idée d’un service au public non étatique, autogéré par les personnels et les usagers.

Nous proposons l’expropriation par les travailleurs des moyens de production et la gestion directe des entreprises et des infrastructures. Les réformistes ont capitulé, et face au monstre ne restent que l’anarchie et la révolution.