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éditorial du nº 1680

Le jeudi 13 septembre 2012.

Sans psalmodier comme la droite, en de piteux titatas, que Hollande n’a rien fait pendant ses « 100 jours », sans évoquer, sournoisement comme Canal +, un gouvernement « canard » qui multiplie les couacs, force est de constater que l’équipe aux manettes depuis peu n’a guère brillé pendant cet été. Elle se prend, dirait-on, les pieds dans la moquette des promesses électorales. Pourtant le nombre de pauvres en augmentation, le salaire moyen par ménage en baisse, les trois officiels millions de chômeurs, tous ces chiffres attestent des forfaits d’une droite décomplexée et virée de justesse. La relève jusqu’à présent ne vaut guère mieux. La chasse aux pauvres, les constats amers et les pas de clercs devant Patrons, Fric et Finance, s’accumulent : Émeutes urbaines d’Amiens, ces « résistances à la dépossession » réduites au flashball, saccage du CREA appuyées par les lourdes sanctions des juges aux ordres, déportations des Roms comme au bon vieux temps de Guéant, impasse dans les conflits sociaux dont PSA malgré les tartarinades de Montebourg, prises de position d’un Chérèque, réducteur en grande forme des salaires à la CFDT, impôts sur les riches et les spéculateurs revus à la baisse etc. Comme le Canard enchaîné le rappelle, Peillon enfourche le bidet de la morale à l’école, on reprend allègrement les forages pétroliers en Guyane, Ayrault remet en question les limitations à l’exploitation des gaz de schiste, Batho appuie le futur aéroport de Notre-dame-des-Landes, Montebourg, encore lui, fait la nique aux écolos en déclarant que le nucléaire est « une filière d’avenir »… Y’a pas à dire le Pouvoir les rend pragmatiques, ces rosâtres réformistes. Eux aussi se cachent derrière La Crise. Un peu de sérieux : cette fameuse crise, c’est l’appétit des marchés, les conneries des banques qui l’ont instaurée et ce ne sont pas de vagues promesses de « croissance » qui vont y changer quelque chose. Le capitalisme comme fin de l’Histoire, l’économie de marché, l’égoïsme érigé en religion, le réformisme tremblotant, la croâssance, cette ultime utopie condamnée par la surpopulation et des ressources en épuisement, c’est râpé ces trucs et manigances… le vrai changement est ce que les anarchistes proposent dans le désert depuis longtemps, autogestion, communalisme, fédération, et c’est eux qu’on traite d’utopistes !