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éditorial du nº 1230

Le jeudi 1er février 2001.

Au moins 300 000 personnes dans la rue le 25 janvier dernier pour défendre la retraite à 60 ans par répartition ! Les confédérations s’étonnent de cette mobilisation un peu comme si elles n’en demandaient pas tant. Mais ce qui n’aurait du être que le point de départ d’une grande offensive salariale a été stoppé net le soir même. Les déclarations divergentes des Notat, Blondel et Thihault déjà prêts à négocier de tout ont sonné la fin de la récréation avant même que les choses sérieuses ne commencent.

Les enjeux autour des retraites, des salaires, des conditions de travail et de la précarité sont tels qu’on ne voit pas ce qui permet aux confédérations CGT, FO, CFDT et autres, de prétendre être mandatées par l’ensemble des salarié-e-s sur ces sujets. Un travail d’information, de critique et de proposition doit être initié et mené à terme par le biais d’une campagne massive au sein des entreprises, des quartiers et des communes. Un rapport de forces peut être créé sur cette dynamique-là. C’est une refondation du monde, vu et proposé par les travailleurs eux-mêmes qui est plus que nécessaire. Combien de temps devrons nous supporter le matraquage médiatique nous rabâchant jour après jour que demain il n’y aura pas assez d’argent pour payer les retraites parce que les gens vivent trop longtemps ! Ce mensonge est tellement martelé qu’il fini par être admis comme vérité première et justifie les pires reculs sociaux.

Quand va-t-on se décider à taper du poing sur la table et dire que le nombre d’actifs va croître de 38 % entre cette année et 2020 ! Quand va-t-on dire que les gains de productivité font que les richesses produites doublent tous les 40 ans ! Quand va-t-on dire que le nombre de pauvres est proportionnel à l’accroissement des fortunes d’une petite minorité de capitalistes ! Quand va-t-on arrêter de s’enfermer dans des propositions type taxe Tobbin, RMI, petits boulots et emplois-jeunes pour investir l’économie ? C’est-à-dire assurer une égale répartition des richesses produites par l’expropriation et la gestion directe des entreprises.

Le reste, la démocratie participative, locale et autres attrape-nigauds ne seront que des balivernes et des discours creux tant que le pouvoir économique restera aux mains d’une classe de privilégiés ! Qu’on se le dise.