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éditorial du nº 1654

Le jeudi 8 décembre 2011.

C’est pas ma faute, c’est les autres… C’est en substance la défense de Sarkozy dans son discours de Toulon II (en espérant qu’il n’y ait pas de III). C’est ce même personnage qui, avant, affirmait que « l’idée de la toute-puissance des marchés financiers qui ne devait être contrariée par aucune règle, par aucune intervention politique, était une idée folle ». Ah bon ? Parce qu’aujourd’hui c’est différent ? Comme en Italie, les puissances financières ne prennent plus la peine de se cacher derrière leurs représentants politiques. Les banques privées, renflouées avec l’argent public, spéculent contre les États endettés et menacés de faillite, et donc contre les peuples de ces États. Et notre président d’affirmer : « Il faudra imposer aux banques de financer le développement économique plutôt que la spéculation. » Et c’est les anarchistes qu’on traite de rêveurs ! « On ne sortira de la crise que par le travail, l’effort et la maîtrise des dépenses. » Travail et effort on connaît ; maîtrise des dépenses ? De qui et de quoi ? Bon sang, mais c’est bien sûr : de la retraite à 60 ans, des 35 heures, de notre modèle social qu’il va falloir « réformer » au plus vite d’après notre agité du bocal. Il devrait quand même être conscient que sans ce modèle social, les Français ne supporteraient déjà plus l’insupportable. Mais notre grand timonier à nous voit loin : au-delà de la France, il faut établir un « nouveau traité européen » car une « révolution mondiale a commencé ». Pas sûr que nous parlions de la même révolution mondiale, mais on constate que partout ça craque, ça s’indigne, ça proteste y compris chez nos prétendus flegmatiques voisins britanniques. Alors ici comme ailleurs, résistons, passons à l’offensive, nous savons bien qu’en 2012 nous n’avons rien à attendre d’un jeu électoral dont les règles ont été fixées par les représentants de la classe possédante.