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éditorial du nº 1653

Le jeudi 1er décembre 2011.

Les élections, prochaines, à venir ou en cours, ont vraiment la cote d’amour dans les médias tous azimuts. Pour celles du passé, on ne fera malheureusement pas table rase… La Tunisie, pour ne pas parler d’elle, voit arriver les politiciens barbus et raccourcisseurs de liberté. Dernièrement, au Maroc, les islamistes ont été en tête des élections. Donc, en un mois, les religieux politiques recueillent les fruits de la colère du printemps arabe dans deux pays du Maghreb. Il y a, peut-être, une sorte de vote sanction, comme en France avec le Front national ? Bon, il y a quand même des sursauts de lucidité. « On a vraiment peur des islamistes, malgré tous leurs discours policés », déclaraient des Marocains à la sortie de leur bureau de vote. Pour la Syrie et l’Égypte, on attendra le résultat des derniers événements pour savoir à quelle sauce elles et ils seront mangés. Les califes en place tiennent toujours les manettes et l’armée est omniprésente et tire à balles réelles ! Les populations ont déjà goûté à la rugosité (sic) des pouvoirs en place, les prétendants à la succession vont montrer leur vrai visage. En tout cas, les mobilisations populaires en cours sont porteuses d’espoir et pourraient bien venir à bout des tyrans engalonnés. Sur la place Tahrir, les manifestants s’organisent déjà, en affirmant haut et fort ne vouloir aucun parti politique ou autres fossoyeurs professionnels des dynamiques révolutionnaires. Si bien, d’ailleurs, que Le Monde nous a gratifiés, la semaine dernière, d’un article intitulé : « Le “rêve d’anarchie” de la place Tahrir. » Et s’il n’y a pas de drapeaux rouge et noir, l’idée est bel et bien là.