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éditorial du nº 1650

Le jeudi 10 novembre 2011.

Faut-il parler de ce qui agite le monde des médias ? Vous savez bien, ce pays où serait née la démocratie… Tout ce que nous pouvons dire c’est que quand les « grands » de ce monde sont d’accord sur un point c’est, en général, pas mirobolant pour celles et ceux du monde du travail. Dernier avatar, le G20 de Cannes. Comme il a été écrit dans la presse quotidienne : « L’heure est à l’austérité mais au rendez-vous des puissants, le luxe et une banque s’affichent en toute liberté ! » Foutre dieu, que fait la police ? Sûr que, quand le G20 se fera à Maubeuge ou à Petaouchnock, ça fera moins de barouf. Sinon, pour faire bien dans le décor realpolitik, l’ex-Dany le Rouge (et noir ?) salue « l’initiative courageuse » de Georges le Grec. Diable, les dernières nouvelles ont dû le faire changer de cap. On a l’habitude avec l’ancien trublion de mai 1968 ! À part ça, mettre à contribution Arthur Rimbaud, la presse française a belle allure. Qualifier l’Europe actuelle de « bateau ivre », fallait le faire. Émile Pouget, au-delà des siècles, est toujours présent sur le pavé parisien. En gros 1 500 pompiers professionnels (pas ceux qui sont militaires…) ont manifesté jeudi dernier à l’appel de la CGT, SUD et CFDT. Ils protestaient contre un accord signé par FO, CFTC, Unsa et CGC. On verra pour les divergences internes du mouvement syndicaliste, mais, pour l’heure, la virulence des manifestants – voire il y a quelque temps l’affrontement physique avec les forces de l’ordre – vous met du baume au cœur ! Voir la survie de l’action directe dans la débandade syndicale actuelle est toujours bon à prendre. Tout ceci nous ramène au problème « central » : quand la gauche est au pouvoir, les revendications ouvrières sont à la trappe, ou disons à l’arrière-plan. Ce qui est traduit par Michel Pialoux interviewé par l’Humanité : « Au milieu des années 1980, les problèmes du mouvement ouvriront été rendus invisibles.  » Aveu quasi interne que nombres militantes et militants politiques avouent entre quatre yeux : quand la gauche est au pouvoir, on avale encore plus de couleuvres. Ben oui, c’est pour ça que les anarchistes ne croient pas à une nouvelle société issue des urnes !