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éditorial du nº 1647

Le jeudi 20 octobre 2011.

Une fois n’est pas coutume. Nous citerons la une de vendredi dernier du « quotidien sans faucille ni marteau » : « Primaire PS : cherchez la différence ». À l’heure où vous aurez ce Monde libertaire entre les mains, le monde entier (sic) saura qui aura été choisi pour porter l’estocade du socialisme parlementaire dans le flanc de la droite au pouvoir. Vous aurez peut-être remarqué qu’aucun des candidats socialistes n’a causé du monde du travail, du syndicalisme. Françaises-Français, citoyennes-citoyens, mais rien sur celles et ceux qui vivent/survivent de leur virement bancaire de fin de mois. C’est, en ombres chinoises, toujours le même refrain : on est toutes et tous sur le même bateau. Celui-ci se nomme France et il faut le décrasser de l’influence néfaste du locataire actuel de l’Élysée et de ses sbires. Soit, mais cela suffira-t-il pour faire la rue Michel ? Au point de vue des partis politiques qui se réclament du socialisme passant par la voie électorale peut-être… Sûrement pas du côté des anarchistes et de celles et ceux que l’émancipation du monde du travail viendra de l’intérieur et non de guides inspirés. En fait, dans le « monde de gauche » on ne semble pas loin de penser que les Européens ont des conditions de travail satisfaisantes et qu’il faut plutôt se mobiliser pour le tiers-monde, pour des pays où les salaires sont de misère et les enfants exploités avant l’adolescence. Ainsi le quotidien hexagonal, cité au début a consacré la semaine dernière un dossier « Chine, quel avenir pour le mouvement ouvrier ? » Plein de questions, de constatations, mais… Allons-y en vrac : « La vague de contestation sociale pousse les organisations syndicales à se transformer », « Comment définir aujourd’hui la classe ouvrière chinoise ? ». Bon, on arrêtera là quoique… « Les grèves chez le constructeur Honda sont le résultat d’un long processus » à la fois enfoncent des portes ouvertes et réduisent à néant ce qui pouvait rester des « rêves » maoïstes. Rideau ? Il y a un peu plus de trente ans, la presse communiste française ne se penchait pas avec autant de sollicitude sur le problème du syndicalisme indépendant dans les pays de l’Est. L’enjeu principal était en Pologne avec Solidarnosc, mais il n’y avait pas qu’eux ! Pour revenir à notre cher Hexagone, matériel moderne et baisse de la publicité font miroiter plus d’un projet. Avant la fin de l’année France-Soir sera seulement sur internet, il sera le poisson pilote de toute la presse française. La presse militante, qu’elle soit d’extrême gauche ou libertaire, n’échappe pas au maelström. De quoi sera fait l’avenir, juste profits et réduction des coûts de production ? Sale temps pour la Sociale, comme dirait Sitting Bull !