Accueil > Archives > 2011 (nº 1618 à 1655) > 1638 (2-8 juin 2011) > [éditorial du nº 1638]

éditorial du nº 1638

Le jeudi 2 juin 2011.

Pendant que nos journalistes nous gavent d’affaire DSK et de Roland Garros, le gouvernement syrien continue à massacrer les manifestants qui demandent sa chute et davantage de liberté. En dix semaines de contestation, les organisations de défense des droits de l’homme estiment à plus d’un millier le nombre de personnes tuées par les autorités syriennes qui tirent à balle réelle dès qu’elles croisent un insurgé. À Deauville, les grands de ce monde – réunis pour le G8 – se sont dit « consternés » par la férocité de cette répression et ont demandé à Damas de cesser immédiatement cette boucherie. Sinon quoi ? Bah, sinon rien. Ah ah. Petit moment de « politiquement correct » pour tenter, vainement, de redorer le blason et de légitimer cette réunion qui, tous les ans, réorganise l’exploitation des travailleurs et la domination des États, le tout dans cette sempiternelle logique de course aux profits. Pendant ce temps-là, au gouvernement français, on revient sur la décision de supprimer les panneaux de signalisation des radars parce que 73 pellos de l’UMP s’en étaient indignés. Exemple éloquent d’un gouvernement qui a snobé avec mépris la colère de plusieurs millions de travailleurs en 2010 pendant la mobilisation contre la réforme des retraites, mais qui change d’avis en deux jours lorsqu’il s’agit de la protestation de quelques dizaines de députés au sujet de panneaux routiers… Si avec ça on croit encore que les instances gouvernementales sont là pour garantir notre bien-être et que, jamais, ô grand jamais, ils ne se foutent de notre gueule, on se met le doigt dans l’oreille jusqu’au coude. Hypocrisie, violence, manipulation, contrôle, exploitation sont leurs maîtres mots, et le seul moyen d’en finir c’est de les abattre.