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éditorial du nº 1634

Le jeudi 5 mai 2011.

L’Éducation nationale s’effondre peu à peu sous les coups à répétition d’un gouvernement qui voudrait bien se débarrasser une bonne fois pour toutes – et à plus ou moins long terme – de ce coûteux secteur. Eh oui, de l’argent, il en faut bien pour financer l’arsenal de l’État policier, que ce soit l’équipement de plus en plus performant des cognes ou la création de nouveaux postes, comme ces centaines de « policiers patrouilleurs », créés – selon Guéant – pour « donner plus de visibilité à la police ». On supprime des enseignants et on met en place de nouvelles unités policières. Toute la logique de notre gouvernement se voit résumée dans ce triste constat. « Ouvrez des écoles, fermez des prisons » qu’il disait l’autre ! Nos dirigeants, eux, préfèrent faire l’inverse. Plus rentable ? Pas sûr. Mais, sans l’ombre d’un doute, voilà qui est bien plus rassurant pour une bourgeoisie qui se voit bien obligée, pour vivre et se pérenniser, de peupler nos villes de volailles en uniformes, armées jusqu’aux dents (oui, les poulets ont des dents) et libres de faire ce que bon leur semble, protégées qu’elles sont par une immunité judiciaire garantie par une justice corrompue, au service des puissants. Et ces tristes sires auront encore de beaux jours devant eux tant que nous n’aurons pas su, nous autres tristes bougres, nous unir pour boire à la ronde et mettre à bas ce vieux monde où la racaille politico-économique n’a que trop grouillé.